Le banquier ou l’image du créancier professionnel en droit privé

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9 février 2024

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Hania Kassoul, « Le banquier ou l’image du créancier professionnel en droit privé », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.q6kehm


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Il y a assurément une ambivalence du banquier, dont témoigne l’histoire de France qui nous rappelle que les banquiers ont été « tenus à distance et utilisés par Napoléon Ier, discutés sous la Restauration, appréciés sous Louis-Philippe, favorisés par la Seconde République, très écoutés et honorés par Napoléon III, ils commandent sous la IIIe République ».De grandes figures ont gravé de façon équivoque leurs noms dans le marbre des siècles préindustriels et industriels, selon une mode capitaliste équivoque : soit en tant que « multiplicateurs de richesse reconnus comme les représentants élus d'une humanité en voie de perfection » , soit en tant qu'accumulateurs de richesse « qui profitent du revenu oisif du sang et de la sueur des autres ». Mayer Amschel Rothschild et John Davison Rockefeller ne sont-ils pas l’archétype du talentueux self-made-man devenu banquier-monarque, capable de fonder un contre-pouvoir dynastique dont l’influence économicopolitique est redoutable ?C’est d’ailleurs, sur un plan macro-économique, comme hyper-puissance, voire contre-pouvoir, que les grands acteurs de la Banque ont pu être assimilés. N’est-ce-pas encore le presque président François Hollande qui déclarait : « Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance » (discours au Bourget, 2012) ? Il ajoutait encore que, « en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies », bien qu'il ait choisi après son élection, en guise de ministre de l'économie, un inspecteur des finances également banquier d'affaires chez Rothschild & Cie : Emmanuel Macron. Quelle alternance spectaculaire d'opinions, pour ne pas dire de contradictions, sur ce que la figure du banquier peut caractériser, élevé au rang d'adversaire à la tête de l'État, si ce n’est à son sommet.C’est l’expression de cette ambivalence qui sera donc recherchée dans le droit et les œuvres de fiction, au travers de l’image dominante du banquier-prédateur (I) et celle alternative du banquier-altruiste (II). La seconde image étant souvent moins flagrante dans les représentations du banquier, elle sera plus explorée que la première, laquelle est plus classique.

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