6 novembre 2019
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François Siino, « Compte rendu de GRABUNDZIJA Maggy, Yémen, morceaux choisis d’une révolution, mars 2011– février 2012, Paris, L’Harmattan, 2015, 371 p. », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.q7j5yz
Plus de quatre ans après le déclenchement d'une guerre civile menée sur plusieurs fronts, l'attaque du Yémen par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, des bombardements massifs qui touchent les populations civiles et un nombre de victimes sans doute largement sous estimé du fait d'une situation humanitaire catastrophique, on peine à se souvenir que ce pays a connu lui aussi, en 2011, sa révolution. Largement ignoré par les médias occidentaux-presque autant aujourd'hui en temps de guerre que par le passé en temps de paixle Yémen a pourtant vécu ce moment de basculement historique, dans une chronologie quasiment identique à celle de la Tunisie et de l'Égypte. Depuis 2014, les terribles images de la guerre civile qui ravage le pays ont pris le dessus, et on en vient aussi à oublier (comme pour la Syrie) la dimension résolument pacifique des premières manifestations et occupations de places, dans un pays pourtant connu pour une dissémination massive d'armes au sein des populations civiles. Malgré l'intense répression des premiers instants du soulèvement, c'est ainsi « torse nu », comme le rappelle l'auteure (p.33) que les manifestants réclament dès 2011 la chute du régime et la démission du dictateur, Ali Abdallah Saleh, alors au pouvoir depuis 33 ans. La chute de ce dernier deviendra une réalité près d'un an plus tard, en février 2012. C'est précisément dans cette période (mars 2011-février 2012) que s'inscrit l'ouvrage de Maggy Grabundzija. Un ouvrage atypique dans sa genèse, dans son contenu et sa forme, mais aussi plus largement par les réflexions qu'il suggère sur le positionnement du chercheur confronté à l'irruption de l'événement, réflexions qui dépassent largement le cadre des faits qui l'ont inspiré...