2013
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David D. Demortain, « L’étude Séralini et ce qu’elle nous apprend sur la toxicologie réglementaire », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.1051/nss/2013068
La publication, dans Food and Chemical Toxicology en septembre 2012, de l’étude du professeur Gilles-Éric Séralini testant le NK603 et le Roundup sur des rats pendant deux ans et, plus encore, la disqualification rapide de cette étude par les experts et autorités sanitaires montrent que les connaissances prises en compte dans l’évaluation publique des risques sont sélectionnées dans un ensemble plus vaste de recherches et d’études en toxicologie. L’affaire Séralini montre aussi qu’en matière d’OGM, cette sélection et les normes à partir desquelles elle est faite – les protocoles de tests réglementaires – sont l’objet d’un conflit : les scientifiques qui travaillent en toxicologie réglementaire insistent sur l’impératif de respecter ces normes historiques, qui définissent leur expertise ; ceux qui se situent en recherche fondamentale rechignent à entrer en toxicologie réglementaire, d’autant que celle-ci semble codifiée et d’intérêt scientifique limité. La difficulté actuelle à rapprocher la recherche en toxicologie et la toxicologie réglementaire, pour faciliter la construction de protocoles à la fois fiables et innovants, est le produit de ce contexte.