Arnaud Brotons, « L’immolation de soi par le feu au Japon (VIe – XIIIe siècles) », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10670/1.qojtem
On abordera dans cet article la question de l’auto-crémation des moines au Japon, phénomène qui fut similaire à celui de la Chine par certains aspects mais aussi bien différent. Alors que l’État japonais s’employait, depuis le milieu du viie siècle, à moderniser son administration et son mode de gouvernance, des lois furent édictées visant à interdire très spécifiquement l’immolation de soi par le feu des moines bouddhistes. Aucune source ne permet toutefois d’établir que le Japon ait connu alors une vague de suicides similaire à la Chine des ve et vie siècles. Il faut attendre la deuxième moitié de l’époque de Heian (794-1185) pour que l’on assiste à un phénomène d’urbanisation et de spectacularisation, et que les suicides par le feu deviennent un phénomène important de la vie sociale et religieuse, très souvent associés à la fête des morts, uranbon 盂蘭盆, du quinzième jour du septième mois.