Laws compared and laborers colonial rights in Africa (1884-1910/1913). The ways of legal protection system on hiring contracts and their models (Congo Independent State, German colonies). Extreme law, extreme injury? Législation comparée et droit colonial des engagés en Afrique (1884-1910/1913)Les voies de protection juridique et leurs modèles (État indépendant du Congo, Ausland allemand)Summum jus, summum injuria ? En Fr

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11 mai 2015

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Eric Tuncq, « Législation comparée et droit colonial des engagés en Afrique (1884-1910/1913)Les voies de protection juridique et leurs modèles (État indépendant du Congo, Ausland allemand)Summum jus, summum injuria ? », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.qwhmgo


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Résumé En Fr

Sources and prospects: This conference comes from an unpublished colloquium organized by the French team CIRESC (International Research Center on Slaveries and Post-Slaveries) in 2015 at Bordeaux, France. We confront the models of economic exploitation and contract labour (indentured servants, engaged employees) in contemporary colonial Africa (late XIXth century), within two particularly controversial frameworks, both in their time and in current historiography. First, the Independent State of Congo / Congo Free State (Boma) under Leopold II, between 1884 and 1908, denounced for its atrocities and policy of "cut-off hands" in the exploitation of red rubber. The sovereign power was ultimately transferred to the Belgian State, following strong pressure exerted by the British; secondly, the German protectorates of Ausland (Schutzgebiete) from 1884 to 1916 (1918), lost with the end of the military model of the Reich under Kaiser Wilhelm II during the First World War in favour of the Allies : Deutsch-Ostafrika / Tanganjika Territorium, including Ruanda-Urundi (Daressalam), Deutsch-Südwesrafrika (Windhuk), Kamerun (Buea), the MusterKolonie of Togo (Lome), and their Hinterland. In the end, the long-term perspective is that of establishing a legal system inspired by Europe. At play are the logics of international law, borrowed from national cultures in a process of circulation and comparative law. A legal corpus is formulated on “workforce in colonies” for each public authority, published by International Colonial Institute at Brussels. Real melting pot of colonial law, agency is financed and promoted by ISC Companies, and his former Governor-general, Camille Janssen. Institution’s board Chairman is the duke Johann-Albrecht Herzog zu Mecklenburg, German Colonial Council member, President of The Deutsche Kolonialgesellschaft at Potsdam. He and his brother, as military personnel, were involved in colonial deportation operations in Africa. The Institute is composed of representatives from the main countries interested in colonization, including Russia and Latin America. The sessions are held in The Hague. The economist and Professor at Collège de France, Paul Leroy-Beaulieu, a promoter of French colonization, and the French jurist and political scientist Joseph Chailley-Bert are full members. The latter was the son-in-law of the French Minister of Public Instruction, Paul Bert, Resident minister of Annam-Tonkin, who died in Hanoi and was a proponent of racialist theories. Does this mean that labour law in the emerging colonies is doomed to be nothing more than a legal façade, a Potemkin village?The penetrating, almost psychological portrait of the repentant Charles Lemaire, Lieutenant, and Chief of the District of Equateur (ISC), argues for a more nuanced analysis of the construction of law and its effectiveness, far from the image of a mere propaganda tool. Colonial law that regulates working conditions is also contemporaneous with labour law in Europe, constitutionalism, and democratic political practices on the old continent. The analysis of this article readily aligns with the recent and nuanced research of the historian Pierre-Luc Plasman (University of Louvain) on the politics and organization of the ISC, far from any apology of colonialism or any naivety regarding the performative capacities of law.The review of the ISC / CFS archives at Brussels (FPS - Foreign Affairs), at Tervuren (Royal Museum for Central Africa), at Aix-en-Provence (National Center for Overseas Archives) is the essential exploration of this article and to a lesser extent with German, Belgian, and French printed sources. In Paris, at German Historical Institute, we have profited from an initiation workshop for “practice of German palaeography in XIXth and XXth centuries”, i.e. German gothic scripts (Fraktur, Kurrent Schreibschrift), commonly used in manuscript and printed sources to 1941.Here, we present an approach in an oral form, focusing more on the German protectorates, accompanied by the symposium program and the proposal validated by the scientific committee of CIRESC.

Sources et perspectives :Il s’agit ici de la communication d’un colloque non publié, organisé par le Centre International de Recherches sur les Esclavages et les post-esclavages (CIRESC) en 2015 à Bordeaux. On confronte les modèles d’exploitation économique et ceux du travail contractuel (main-d’œuvre et personnels engagés) de l’Afrique coloniale contemporaine, dans deux ensembles particulièrement controversés, à leur époque déjà et dans l’historiographie actuelle. En premier lieu, l’État Indépendant du Congo (Boma) de Léopold II, entre 1884 et 1908, dénoncé pour sa politique des « mains coupées » dans l’exploitation du caoutchouc rouge, puissance souveraine finalement transférée à la Belgique sous le nom du Congo belge, suite à la forte pression impulsée par les Britanniques ; en second, les protectorats allemands de l’Ausland (Schutzgebiete) de 1884 à 1916 (1918), perdus avec la fin du modèle militaire du Reich sous le Kaiser Wilhelm II au cours de la Première Guerre mondiale au profit des Alliés : Deutsch-Ostafrika / Tanganjika Territorium, Ruanda-Urundi compris (Daressalam), Deutsch-Südwestafrika (Windhuk), Kamerun (Buea), et la MusterKolonie du Togo (Lome) avec leur hinterland. In fine, la perspective à long terme est celle de la mise en place d’un système juridique d’inspiration européenne. Interviennent les logiques d’un droit international, emprunté aux cultures nationales dans un processus de circulation et de droit comparé. Se met ainsi en forme un corpus réglementaire sur « la main-d’œuvre aux colonies » pour chaque puissance, publié par l’Institut colonial international de Bruxelles. Véritable creuset du droit colonial, l’organisme est promu et financé par des compagnies de l’ÉIC, et son ancien gouverneur général, Camille Janssen, présidé par le duc Johann-Albrecht Herzog zu Mecklenburg, membre du Conseil colonial allemand, président de la Deutsche Kolonialgesellschaft à Potsdam, militaires, lui et son frère, dans les opérations coloniales de déportation en Afrique. L’Institut est composé de représentants des principaux pays intéressés à la colonisation jusqu’à la Russie et l’Amérique latine. Les séances se tiennent à La Haye. L’économiste et professeur au Collège de France, Paul Leroy-Beaulieu, promoteur de la colonisation française, le juriste et politiste français Joseph Chailley-Bert, sont membres titulaires. Ce dernier était le gendre du ministre français de l’Instruction publique, Paul Bert, résident général du Annam-Tonkin, mort à Hanoï et partisan de thèses racialistes. Est-ce à dire que le droit du travail aux colonies qui émerge se condamne à n’être qu’un paravent juridique, un village Potemkine ? Le portrait pénétrant quasi-psychologique du repenti Charles Lemaire, lieutenant, chef du District de l’Équateur (ÉIC), plaide en faveur d’une analyse plus contrastée de la construction du droit et de son effectivité, loin de l’image d’un simple outil de propagande. Le droit colonial qui encadre les conditions de travail est aussi concomitant du droit du travail en Europe, du constitutionalisme et des pratiques politiques démocratiques sur le vieux continent. L’analyse de cet article rejoint volontiers les recherches récentes et nuancées de l’historien Pierre-Luc Plasman (Université de Louvain) sur la politique et l’organisation de l’ÉIC, loin d’une quelconque apologie du colonialisme ou de toute naïveté devant les capacités performatives du droit.Le propos s’appuie pour l’essentiel sur l’examen d’archives de l’État Indépendant du Congo à Bruxelles (SPF-Affaires Étrangères), des archives de Tervuren (au Musée royal de l’Afrique centrale), à Aix-en-Provence (ANOM) et dans une moindre mesure sur des sources imprimées allemandes, belges, et françaises. Nous avons pu bénéficier à Paris, à l’Institut Historique Allemand, d’un atelier d’initiation à la « pratique de la paléographie allemande des XIXe et XXe siècles », i.e. aux écritures gothiques allemandes (Fraktur, Kurrent Schreibschrift), largement employées dans les sources manuscrites et imprimées jusqu’en 1941.On livre ici une approche sous une forme orale, centrée davantage sur les protectorats allemands, accompagnée du programme du colloque et de la proposition validée par le comité scientifique du CIRESC.

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