Les petits métiers urbains en Afrique : rendre visibles les travailleurs de l’ombre

Résumé Fr

Sont-ils vraiment si « petits » ces nombreux métiers qui occupent au quotidien des millions defemmes et d’hommes dans les villes africaines ? Ils donnent vie aux espaces sociaux et auxpaysages visuels, sonores et olfactifs de ces dernières, toutes agitées et transformées parune très forte croissance démographique depuis le début du XXe siècle. La formule n’est passeulement usitée en Afrique, mais lorsqu’elle l’est, de nombreuses images mentales y sontassociées, qui renvoient à des représentations diffuses de la débrouille, de la subsistance, dela pauvreté, de l’informalité ou même de l’illégalité… À n’en pas douter, il y a dans l’énonciationde la « petitesse » des métiers urbains les dimensions réelles d’activités non déclarées ounon reconnues par les instances étatiques ou internationales qui régulent a priori le salariat(donc « mineures » pour elles), qui se réalisent sans protection sociale ou juridique pour lestravailleurs, génèrent de faibles revenus et s’opèrent dans la plus grande précarité. Cependantl’expression n’est pas dépréciative par essence. Elle souligne la dimension « contractée » desactivités concernées, que ce soit par la taille réduite de la cellule de travail (un individu, parfoisavec un ou quelques aides), l’échelle restreinte de leur développement spatial ou productif,la modicité des revenus qu’elles procurent et l’étroitesse du champ des possibles pour ceuxet celles qui les exercent.

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