L’exposition des populations des atolls de Rangiroa et de Tikehau (Polynésie française) au risque de submersion marine

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2018

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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 18 no. 3 (2018)

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Alexandre K. Magnan et al., « L’exposition des populations des atolls de Rangiroa et de Tikehau (Polynésie française) au risque de submersion marine », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.qx4umm


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Cet article représente l’une des rares études scientifiques cherchant à dépasser le discours général sur l’exposition des populations des atolls face aux risques liés à la mer, en l’occurrence ici à la submersion marine, en mesurant concrètement le degré réel d’exposition actuelle des populations et en observant les stratégies locales de protection/prévention de risques. Il s’applique à deux atolls de l’archipel des Tuamotu (Polynésie française) et croise deux types de données : les niveaux de submersion d’événements de référence passés, et les modes d’aménagement du territoire actuel (type d’habitat et dispositifs de défense des côtes). Les résultats reposent sur 106 entretiens semi-directifs et la caractérisation de 931 habitations. Ils indiquent d’abord que plus de 61 % des habitations sont aujourd’hui localisées dans une zone ayant connu au moins un épisode de submersion depuis les années 1980. Ensuite, que la stratégie de réponse des habitants face au risque de submersion marine passe moins par la mise en place de dispositifs de protection (murs, cordons d’enrochement, plantation de végétation, etc.) que par une surélévation de l’habitat. Celle-ci reste néanmoins limitée, puisque respectivement 52 % et 23 % des habitations sont surélevées de moins de 50 cm et 20 cm par rapport au niveau du sol et 23, et donc au mieux à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer. Cela démontre un fort degré d’exposition à l’aléa submersion marine. Cet article analyse également les grands facteurs explicatifs de cette situation, à savoir une forte croissance démographique associée à un régime foncier contraignant qui, ensemble, expliquent la densification de l’habitat et des bâtiments publics dans des zones naturellement exposées. Des pistes concrètes de réduction de cette exposition sont discutées.

This paper characterizes the current exposure of people leaving on the low-lying atoll reef islands to the risk of marine inundation induced by various sea-related hazards (i.e. cyclones, distant swells and local storms). It offers one of the rare scientific studies that go beyond the general assertion on atoll populations’ exposure to sea-related hazards, by bringing empirically based and detailed evidence on real exposure today. The paper builds on case studies in the Tuamotu Archipelago in French Polynesia, and combines two main types of data, i.e. the inundation levels of past events, and the management practices implemented by both inhabitants and public authorities (type of housing and coastal protection devices). The total sample is composed of 106 interviews and 931 studied houses. The results show first, that more than 61% of houses are located in an area that experienced at least one substantial marine inundation event since the 1980s. Second, that when inhabitants implement options to face coastal risks, they rather target coastal erosion (seawalls, rip-raps, vegetation plantation, etc.) than marine inundation. They only address the risk of marine inundation through housing standard, i.e. buildings’ elevation. This option however remains limited as 52% and 23% of houses have floor elevations less than 50 cm and 20 cm high, respectively. As a result, the population exhibits a high level of exposure to marine flooding. Exploring the root causes of such a situation, the paper emphasises the contributions of both the population growth that occurred over the past three decades and the constraining land tenure system to the increase in houses and public buildings density in flood-prone areas. Then the paper discusses pragmatic and realistic ways to decrease population exposure in the near future.

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