La Fièvre dans le sang (petit lexique amoureux)

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La Fièvre dans le sang (petit lexique amoureux) Jean-Michel DURAFOUR paru initialement dans Jean-Michel Durafour et José Moure (éd.), Elia Kazan, la confusion des sentiments, Presses universitaires de Provence, coll. « Arts », 2019, p. 11-31 AUTOBIOGRAPHIE La Fièvre dans le sang met en scène, entre 1928 et 1931, le destin à la fois tragique et ordinaire d'un premier amour de jeunesse voué à l'impossible. Disons-le ainsi pour commencer. J'ai vu ce film pour la première fois à l'âge de douze ans : il est toujours difficile de parler de l'un des films que l'on préfère depuis son enfance, surtout quand, à l'instar de celui-ci, il a marqué plus qu'il est raisonnable. (Cette enfance qui est le temps de toutes les images ; quand les mots n'étaient pas encore des idées mais renvoyaient à des êtres singuliers, comme des noms propres : dans le mot « arbre », l'enfant ne pense pas au concept d'arbre, mais il voit cet arbre, de son jardin, du parc derrière l'école, de l'illustration de son manuel, etc. Dans le mot « film » qu'ai-je vu ?) Ici, je ne fais que me souvenir que La Fièvre dans le sang est le dernier film de Kazan avant la période expressément autobiographique (et plus formaliste : America, America, L'Arrangement). Peut-être en fait-il déjà partie. Dans Une vie, Elia Kazan rappelle que le scénariste du film, William Inge, y a mis tout ce qu'il « avait appris à partir de sa propre vie, à savoir qu'il faut accepter un bonheur limité, parce que le bonheur est limité 1 ». Et il ajoute quelques lignes plus bas : « Serais-je par hasard en train de parler de moi-même ? » À Michel Ciment, Kazan confessera qu'il y a beaucoup de lui dans le personnage de Bud 2 .

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