Au carrefour de l’avenir in La Littérature-Monde : Mbougar M. Sarr’s, La Plus secrète mémoire des hommes

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2024

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Valérie K. Orlando, « Au carrefour de l’avenir in La Littérature-Monde : Mbougar M. Sarr’s, La Plus secrète mémoire des hommes », Afrique(s) en mouvement, ID : 10670/1.rab8d0


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La plus secrète mémoire des hommes (2021), Prix Goncourt de Mbougar M. Sarr, est le fruit d’échanges mondiaux, de liens historiques et d’un engagement avec de multiples genres littéraires. L’œuvre reflète la réalité des auteurs contemporains écrivant en français en dehors de l’Hexagone. Comme le note l’auteure Simone Schwarz-Bart, ces auteurs sont ce qu’ils sont en raison du « fruit de la rencontre des mondes, géographiquement et historiquement. Des rencontres violentes, mais des rencontres tout de même ». Leur littérature existe à cause des ailleurs et des icis explorés hors de France dans notre Littérature-monde contemporaine. Les dernières pages, du son complexe La plus secrète mémoire des hommes, se concentrent sur l’ explication de l’importance d’écrire de la littérature sur / à l’extérieur pour comprendre et documenter le passé tout en allant de l’avant dans le présent. Pour le narrateur Diégane, à la recherche de l’insaisissable T.C. Elimane et de son magnum opus Le Labyrinthe de l’inhumain, un « absolu » se révèle: « Le passé a le temps: il attend toujours patiemment au carrefour de l’avenir ; et c’est là qu’il s’ouvre à l’homme qui pensait s’être échappé de sa vraie prison avec cinq cellules » (401). C’est dans ce « carrefour » que l’auteur est chargé de décider comment aller au-delà des prisons du passé pour engager son devenir – son être-dans-le-monde – de l’avenir. Cet article discutera de la tension trouvée à la « croisée des chemins » dans le roman de Sarr qui découle des questions de savoir comment être un auteur africain d’expression française ancré dans des passés qui hantent le présent tout en traçant de nouvelles voies qui restent inexplorées. Le roman de Sarr illustre ce que Maurice Blanchot nous dit sur ce que devrait faire l’œuvre littéraire: « la littérature s’annonce comme le pouvoir qui libère, la force qui élimine l’oppression du monde ». L’œuvre littéraire nous transportera « dans l’autre monde, celui de la liberté». Mais quel est ce monde littéraire et libéré pour Sarr? Sera-t-il conceptualisé en termes de Tout-Monde d’Edouard Glisssant où les connexions et les « relations » sont en constante évolution, mouvement et circulation –« un monde qui [fait] bouger choses et hommes » – se développant rhizomatiquement par des devenirs constants? Ou bien, le monde de Sarr sera-t-il la proie des stipulations, des stéréotypes et des attentes du passé où se cache la possibilité de « rien à trouver » (Sarr 446). Ce sont les pôles des mondes normalisés littérairement et historiquement entre lesquels l’auteur Mohamed Mbougar Sarr et ses protagonistes luttent constamment.

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