3 avril 2011
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Elodie Béthoux et al., « De l'Europe au territoire : information, consultation et mobilisations des travailleurs dans les restructurations d'Alstom », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.rdoj97
Les restructurations sont des moments cruciaux pour le devenir des entreprises, dans la mesure où elles engagent l'avenir de leurs capacités, entendues comme capacités productives qui se fondent sur la capacité des travailleurs. Elles correspondent parfois au souci de redéployer une activité qui se réduit et apparaissent comme une sorte de dernier recours avant la remise en cause de l'existence même de l'entreprise. Elles sont cependant rapportées, la plupart du temps, à une question de compétitivité, c'est-à-dire au souci de maintenir la rentabilité de l'entreprise dans un contexte de concurrence exacerbée par la globalisation. La logique de la restructuration est alors que les suppressions d'emplois sont censées apporter une économie immédiate sur la masse salariale dont l'autre aspect serait une hausse de la productivité des travailleurs. Elle présuppose que les biens et/ou les services produits sont donnés de manière préalable à l'intervention des travailleurs et que le résultat du travail peut être envisagé comme un ratio produit/nombre de salariés comparable dans le temps. Dans ce modèle, le travail apparaît comme une activité homogène que l'on peut rapporter à une production peu susceptible d'évolution et demeurant ainsi comparable d'une époque à l'autre. Mais qu'en est-il quand on envisage une activité innovante, la production d'équipement électrique pour des barrages? C'est ce que nous verrons à travers la restructuration d'Alstom Hydro Power Grenoble, lancée dans le cadre de la restructuration générale d'Alstom en 2003.