L’écriture de soi dans le Manuel de Dhuoda

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Le Manuel de Dhuoda n'est pas une autobiographie, mais un miroir de prince, un speculum. Cependant, il se distingue de tous les autres miroirs carolingiens par le fait que son auteur est une femme laïque et une mère angoissée qui s'adresse à son fils. Le lien qui se tisse dans l'écriture entre l'auteur et son lecteur est unique et les circonstances de la rédaction le sont aussi, d'où la part inattendue des confidences autobiographiques dans le texte. Il s'agira donc dans cet article de montrer que le Manuel, sans être une autobiographie, relève néanmoins des « écritures du moi ». Si Dhuoda cherche à travers son œuvre à éduquer son fils, elle cherche aussi à y dire le sens de sa vie et à y délivrer un message public et politique, destiné à sauver sa famille des dangers qui la guettent en une période particulièrement troublée.

The Liber Manualis by Dhuoda is not an autobiography, but a prince’s mirror, a speculum. However, it stands out among all other Carolingian mirrors because its author was a laywoman and anxious mother addressing her son. The bond between author and reader woven into the writing is unique and the background to its drafting equally so; hence the unexpected autobiographical confidences in the text. This paper will therefore show that the Liber Manualis, despite not being an autobiography, nevertheless exhibits self writing. Even though Dhuoda seeks to educate her son through her work, she is also attempting to speak about her life and to deliver a public and political message aimed at saving her family from the dangers threatening it in particularly troubling times.

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