2012
Cairn
Sylvie Paillat, « Esthétique du rire », Le Philosophoire, ID : 10670/1.rhixbb
L’histoire de la rationalité occidentale s’inscrit en majeure partie dans une dépréciation et un rejet du rire associé dès l’Antiquité grecque à la laideur, l’immoralité et l’ignorance. Il semble donc impossible de penser une esthétique du rire à cette époque, et ce, jusqu’à la renaissance où la crise de rire de la littérature rabelaisienne éclate comme symptôme d’une crise de la rationalité remettant notamment en cause les idéaux métaphysiques dont la représentation du beau et du laid dépendait. Une esthétique du rire apparaît dès lors envisageable notamment grâce à ce nouveau modèle existentiel affranchi de toute transcendance d’essence tragi-mélancolique et dont émergera ensuite un art comique à part entière et esthétiquement reconnu.