Renverser ses yeux, l'écriture silencieuse de Giuseppe Penone

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16 novembre 2011

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L'Arte Povera, mouvement artistique actif à Turin dans les années 60 et 70, s'affirme comme un modèle de contre culture en réaction à la société productiviste et consumériste née du "miracle économique" italien de l'Après-Guerre. Giuseppe Penone pose son regard sur l'œil lui-même, non plus considéré seulement comme un organe de la vue mais aussi comme une "surface de contact, au même titre que la peau qui sépare le corps du monde qui l'entoure. L'artiste précise ce qu'il entend par l'expression "renverser ses yeux" : il s'agit de regarder le monde à travers des "lentilles de contact réfléchissantes" qui sont "un renversement réel de l'œil [...] les lentilles de contact posées sur l'œil reflètent les images que l'œil est en mesure de percevoir ; de cette façon l'élément réceptif devient aussi élément de projection".Ce sont ces "impressions" que Penone reconnaît comme des images "premières" : effets, traces, empreintes, pression du doigt ou du souffle sur l'air, auxquelles il donne une forme plastique (série Souffles). Il s'agit d'une forme de lecture active du réel, typique de la démarche des povéristes, préoccupés par un retour à l'essentiel, à la modestie, à la pauvreté des matériaux et des techniques. Penone travaille avec des troncs évidés, des moulages de branches qu'il appelle "écritures silencieuses" La démarche est singulière, nous proposons d'interroger ce regard qui bouleverse le rapport de l' image à l'écriture et tente de donner corps à l'invisible.

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