Patrimoine immobilier locatif et mobilité sociale : les économies domestiques de propriétaires de classes populaires et immigrées

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5 avril 2024

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Cécile Vignal, « Patrimoine immobilier locatif et mobilité sociale : les économies domestiques de propriétaires de classes populaires et immigrées », Enfances Familles Générations, ID : 10670/1.rsfyir


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Cadre de la recherche : Dans un contexte français d’accès généralisé à la propriété immobilière depuis les années 1980, la propriété locative est longtemps restée le parent pauvre de l’analyse sociologique au profit de l’analyse de la propriété occupante. Objectifs : Cet article vise à mesurer les modalités d’accumulation d’un patrimoine locatif pour des familles de classes populaires selon les générations et le genre et à en mesurer les effets sur les trajectoires sociales. Méthodologie : L’article s’appuie sur l’exploitation statistique de l’enquête « Histoire de Vie et Patrimoine » (2017-2018) de l’Institut National de la Statistiques et des Etudes Economiques (Insee) et sur le matériau constitué par une enquête par entretiens auprès de 30 propriétaires bailleurs de classes supérieures, moyennes et populaires de l’agglomération de Lille. Cet article focalise l’analyse sur dix enquêtés de classes populaires dont l’un connaît une forte ascension sociale vers les classes moyennes : 5 femmes et 5 hommes, âgés de 43 à 75 ans, d’origine immigrée principalement maghrébine.Résultats : L’analyse montre l’importance du travail matériel d’autoréhabilitation et de division des logements qui a permis de devenir propriétaire puis bailleur. La rente locative apparaît comme un moyen de stabiliser l’économie du groupe familial, comme une forme de « travail de subsistance » (Collectif Rosa Bonheur, 2019). Être propriétaire bailleur est un marqueur de réussite sociale pour les familles immigrées soutenant la mobilité sociale des enfants. L’égalité des droits de propriété sert, après une séparation ou un décès, l’autonomie des femmes qui sont parvenues à défendre la part du patrimoine qui leur revenait.Conclusions : L’article aide à comprendre la mobilisation du groupe de parenté dans le contexte d’économies domestiques populaires et le rôle de l’espace urbain désindustrialisé dans la constitution d’un patrimoine immobilier et d’une rente locative.Contribution : L’article contribue à la sociologie de la propriété des classes populaires et immigrées et au renouvellement des analyses sur la stratification sociale.

Research Framework: In a French context of widespread access to home ownership since the 1980s, rental property has long remained neglected in sociological analysis, in favor of owner-occupation analysis. Objectives : This article aims to measure the ways in which working-class families accumulate rental assets across generations and genders, and to assess the effects on social trajectories. Methodology: The article is based on a statistical analysis of Institut National de la Statistiques et des Etudes Economiques (Insee)’s “Histoire de Vie et Patrimoine” survey (2017-2018) and on interview material from 30 upper-, middle- and working-class landlords in Lille conurbation. This article focuses on 10 respondents from working-class backgrounds, one of whom is experiencing a strong upward social mobility towards the middle classes: 5 women and 5 men, aged between 43 and 75, mainly of North African immigrant origin. Results: The analysis shows the importance of hard work on self-rehabilitation and division of dwellings that unabled them to become owners and then landlords. Rental income appears as a means of stabilizing the family group’s economy, as a form of “subsistence work” (Collectif Rosa Bonheur, 2019). Being a landlord is a marker of social success for immigrant families, supporting the social mobility of their children. Equal property rights serve, after separation or death, the autonomy of women who have managed to defend their share of the estate.Conclusions : This article helps to understand the mobilization of kinship group in the context of working-class household savings, and the role of deindustrialized urban space in the creation of real estate wealth and rental income.Contribution : This article contributes to the sociology of working-class and immigrant property ownership and to the renewal of analyses on social strata.

Marco de investigación : En un contexto francés de acceso generalizado a la propiedad inmobiliaria desde la década de 1980, la vivienda de alquiler ha sido durante mucho tiempo el pariente pobre del análisis sociológico, en favor del análisis de la propiedad ocupada. Objetivos: El objetivo de este artículo es medir las formas en que las familias de clase trabajadora acumulan propiedades de alquiler a través de generaciones y según el género, y evaluar los efectos de esto en las trayectorias sociales. Metodología: El artículo se basa en el análisis estadístico de la encuesta "Histoire de Vie et Patrimoine" del INSEE (2017-2018) y en el material obtenido de una encuesta por entrevista a 30 propietarios de clase alta, media y trabajadora de la aglomeración de Lille. Este artículo se centra en diez encuestados procedentes de la clase trabajadora, uno de los cuales ha experimentado una fuerte movilidad social ascendente hacia la clase media : 5 mujeres y 5 hombres, de entre 43 y 75 años, principalmente de origen inmigrante norteafricano.Resultados: El análisis muestra la importancia del trabajo material de autoconstrucción y división de las viviendas, que permitió a las personas convertirse en propietarios y luego en arrendadores. Los ingresos por alquiler parecen ser un medio de estabilizar la economía del grupo familiar, una forma de "trabajo de subsistencia" (Collectif Rosa Bonheur, 2019). Ser propietario es un marcador de éxito social para las familias inmigrantes, que apoya la movilidad social de sus hijos. La igualdad de derechos de propiedad sirve, tras la separación o la muerte del marido, a la autonomía de las mujeres que han sabido defender su parte del patrimonio.Conclusiones: El artículo nos ayuda a comprender la movilización del grupo de parentela en el contexto de las economías domésticas populares y el papel del espacio urbano desindustrializado en la constitución de la riqueza inmobiliaria y las rentas de alquiler.Contribución : El artículo contribuye a la sociología de la propiedad obrera e inmigrante y a la renovación de los análisis de la estratificación social.

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