2010
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Lesley Graham, « Le naturaliste déplacé : W. F. Campbell et sa vie d’exil en Normandie », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/etudesecossaises.229
Cet article traite de la dynamique d’enracinement et de déplacement, de l’autorité bourgeoise et de la vie paysanne ainsi que du signifié et du signifiant en jeu dans l’ouvrage Life in Normandy de Walter Frederick Campbell (1863).Exilé pour des raisons économiques et financières, Walter Frederick Campbell (1798-1855) passa les dernières années de sa vie à Avranches en Normandie. Auparavant, il avait été propriétaire de l’île d’Islay pendant trente-deux ans et sa ruine financière fut en partie due aux réformes agraires et économiques introduites sur cette île par ses soins. Il était, à bien des égards, un propriétaire bienveillant, décrit comme un homme de cœur et de nature généreuse. Il sut résister à la tentation d’expulser la population de l’île par des clearances. Ses réformes visionnaires sont encore perceptibles de nos jours sur la terre d’Islay.Life in Normandy est l’histoire romancée de la vie de Campbell à Avranches et ses alentours. Son fils, John Francis Campbell édita les deux volumes, les décrivant comme avant tout un effort philanthropique pour inciter la paysannerie écossaise à améliorer ses pratiques: « On suggéra qu’un bon dîner à peu de frais inciterait un Écossais pauvre à rester chez lui plutôt que de dépenser son argent sur des beuveries à l’extérieur, et qu’on pourrait enseigner à sa femme à faire ce que font les femmes ailleurs » (p. v). Hope et Cross, les protagonistes du récit sont très clairement les alter ego de Campbell, tous deux passionnés de nature, de pêche et de chasse. L’action se déroule en Normandie sur fond révolutionnaire parisien en 1848.On peut considérer que le récit constitue une longue réflexion sur la dislocation, le délitement du sentiment identitaire de l’auteur et sur la signification instable et mouvante de la notion du « chez moi » pour l’exilé économique et pour le paysan, français aussi bien qu’écossais.