FOR A POLITICAL ECOLOGY OF (RE)WILDING : TIMES, SPACES AND NARRATIVES "(Re)conquêtes sauvages : trajectoires, spatialités et récits" En Fr

Résumé 0

Ce mémoire inédit explore, pour fonder un projet de recherche, les différentes formes de (re)conquêtes sauvages. Celles-ci sont interrogées selon trois perspectives croisées : les trajectoires géohistoriques, les spatialités et les mises en récit. Le mémoire est organisé en trois parties. La première partie, composée de deux chapitres, rend compte à partir de l’objet « rivière » et selon une approche inductive, du développement de la réflexion sur les processus d’ensauvagement, de ré-ensauvagement et de préservation du sauvage. Le premier chapitre constitue une relecture et un approfondissement des recherches sur les déprises paysagères et les restaurations écologiques via le démantèlement de barrages. Le deuxième chapitre est centré sur l’analyse de l’essor du mouvement international de préservation des rivières sauvages. Ces deux chapitres permettent de travailler l’hypothèse d’une importation-adaptation des registres de prise en charge et de reconnaissance du sauvage depuis le foyer émetteur des États-Unis. La deuxième partie du mémoire propose, dans trois chapitres spécifiques, une discussion épistémologique sur les trois notions centrales dans l’élaboration du projet de recherche : le sauvage (chapitre 3), l’ensauvagement (chapitre 4) et le ré-ensauvagement / le rewilding (chapitre 5). La troisième partie expose les trois orientations du projet de recherche sur les reconquêtes sauvages qui se déploient selon une logique scalaire. Le chapitre 6 présente une réflexion généalogique à l’échelle française sur l’idée et les pratiques associées au laisser-faire (la nature), en considérant ses différentes formulations historiques (la nature « abandonnée à elle-même », la non-intervention, la libre évolution, etc.). Le chapitre suivant (7), offre un décryptage du mouvement de promotion de la nature sauvage à l’échelle européenne. Ici, les différentes formes, initiatives, réseaux et mises en récit du rewilding sont appréhendés selon une approche de type « political ecology ». Enfin, le dernier chapitre de cet essai (8) constitue une ouverture sur les dimensions planétaires qui caractérisent les discours, stratégies et initiatives concrètes de reconquêtes du sauvage qui orientent la conservation de la nature à l’échelle internationale.