Des transitions funéraires grecques ?

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La notion de « transition funéraire », au sens d’une modification profonde et bien identifiée des pratiques, apparaît difficilement applicable au monde grec en raison de la très grande variété des pratiques observées. Partant des colonies occidentales, cette contribution s’efforce néanmoins d’analyser les effets en matière funéraire de la transition que représenta, littéralement, le phénomène de colonisation, en confrontant les pratiques des colonies à celles de leurs métropoles et des populations indigènes environnantes. Cette étude de cas permet de mettre en évidence, au-delà de la très grande variété des faits, ce que l’on pourrait désigner comme la principale transition funéraire du monde grec, au début du VIe siècle av. J.-C. : un mouvement de renforcement du contrôle que la cité impose aux rites funéraires, marquant une séparation croissante entre pratiques funéraires privées et pratiques cultuelles civiques comme élément de définition de la polis dans son ensemble.

The idea of a “funerary transition” as a fundamental change of dominant practices does not fit well the Ancient Greek world where the practices were extremely varied. Focusing of the Western colonies, this paper nonetheless investigates the funerary effects of the transition that colonization literally was, confronting the funerary practices of the colonies with their mother-cities and the surrounding indigenous populations. This case-study leads to apprehend what could be the main funerary transition of the ancient Greek world, at the beginning of the 6th c. BC: a two-fold dynamic of privatization of the funerary rites and reinforcement of the polis control over them, showing a growing separation between private funerary practices and civic cultic practices as an element of definition of the polis as a whole.