2019
Cairn
Pierre Morère, « Ad augusta per angusta : matérialité et spiritualité dans The Pleasures of Imagination de Mark Akenside », Études anglaises, ID : 10670/1.sc3gwv
Les Plaisirs de l’imagination de Mark Akenside fait d’emblée songer aux essais d’Addison dans The Spectator en raison de la similitude apparente du thème choisi, mais s’en distingue cependant par une démarche qui vise à s’extraire du monde matériel pour tendre vers une profonde spiritualité. Le poème d’Akenside, d’inspiration déiste, se fonde sur le principe dualiste de la natura naturans et de la natura naturata. La nature est l’effet visible du divin invisible. Si les sens ont un rôle majeur d’intermédiaires entre mondes intérieur et extérieur, ils ne peuvent pas être une fin en soi s’ils ne sont pas secondés par un vif désir de spiritualité. Dans cette démarche, le poète occupe une place privilégiée, car lui seul parvient à s’extraire de la gangue du matériel. Il est donc une forme d’élu parmi les hommes. La puissance de son imagination, qu’elle soit immédiate (par les sens), ou créatrice (au-delà des sens) lui confère une connaissance supérieure à celle de ses semblables. Akenside proclame l’omnipotence de l’esprit. Son sensualisme devient spiritualiste et la nature, dans une sorte d’inspiration néo-platonicienne, se fait le reflet d’essences invisibles. The Pleasures of Imagination montre la voie du transcendantal.