13 décembre 2019
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Fabio Alberto Arismendi Gómez, « Dynamiser la formation à l'éducation interculturelle des formateurs d'enseignants de langues étrangères en Colombie : une recherche-action à l'Université d'Antioquia », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.sfzk6u
L’enseignement de langues étrangères représente l’opportunité de mettre en œuvre des actions contribuant à la réflexion sur l’altérité, au développement des compétences d’ouverture à la diversité linguistique et culturelle et au vivre-ensemble. Ces objectifs, visés par l’éducation interculturelle, occupent une place importante en didactique des langues et des cultures. La présente recherche explore l’éducation interculturelle, dans une perspective renouvelée et critique, dans la formation des formateurs d’enseignants de langues. Cette recherche a eu lieu dans une licence en didactique de langues étrangères (anglais et français), dans une université colombienne qui a opté pour des perspectives interculturelles et critiques comme piliers théoriques. L’éducation interculturelle est perçue dans ce contexte comme une des possibilités de contribuer à la transformation sociale, dans un pays qui cherche à surmonter la situation de conflit interne vécue depuis plus d’un demi-siècle. Ce programme de licence fait face à la problématique de l’appropriation de ces théories de la part des formateurs d’enseignants afin de pouvoir amener des changements dans leurs pratiques d’enseignement. À travers une recherche-action, nous avons tout d’abord identifié les besoins et ensuite les modalités de formation à l’éducation interculturelle qui seraient appropriées pour ce milieu. Cette première étape a compris l’analyse des documents officiels, des voix des administrateurs du programme en question et les voix des formateurs. Cette analyse nous a amené à proposer un dispositif de formation à l’éducation interculturelle sous forme de communauté de pratique, dont la durée a été de huit mois sur le terrain. L’analyse des données, issues d’outils divers (biographies langagières, entretiens individuels, un « focus group », journal de bord du chercheur et d’autres outils construits pendant la formation) montre que la communauté de pratique a contribué à l’évolution des représentations des participants ainsi qu’à la construction de leur profil interculturel. La rédaction et le partage des biographies langagières des participants ont constitué un levier important permettant une réflexion approfondie sur leur rapport à la pluralité, et d’amorcer des échanges riches au sein de la communauté. Ces échanges ont permis une meilleure compréhension des enjeux liés à l’éducation interculturelle et des réflexions sur l’action professionnelle pour son intégration dans les pratiques d’enseignement. Cette étude met en lumière le potentiel transformateur des communautés de pratique dans la formation des formateurs d’enseignants dans ce contexte.