Production du savoir et interactions multimodales

Fiche du document

Date

1 juin 2022

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1760-5393

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Lorenza Mondada, « Production du savoir et interactions multimodales », Revue d’anthropologie des connaissances, ID : 10.3917/rac.004.0219


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Cet article est issu d’une étude longitudinale d’un groupe interdisciplinaire d’agronomes et d’informaticiens engagés durant plusieurs années dans un projet d’élaboration d’un langage spatial pour modéliser des tenues agricoles. Le suivi des activités de ce groupe présente deux types d’intérêts. D’une part, il contribue à l’analyse des pratiques scientifiques et professionnelles expertes dans leur dimension à la fois praxéologique, située, incarnée et matérialisée, montrant comment les raisonnements collectifs sont étroitement liés non seulement à la parole-en-interaction mais aussi à des activités multimodales complexes, comportant gestes, regards, positions corporelles et articulées avec des manipulations d’objets matériels divers, comme des cartes, des documents écrits, des visualisation inscrites au tableau. D’autre part, en attirant l’attention vers l’importance de la parole, du corps et de la matérialité, cette analyse pose des problèmes méthodologiques peu traités jusqu’ici, concernant l’exploitation de données vidéo. Articuler le texte et l’image, les pratiques textuelles et les pratiques visuelles, ne signifie pas simplement superposer différentes matérialités signifiantes mais signifie surtout temporaliser des objets pour les articuler au temps de l’action, afin d’en reconnaître la dimension émergente, dynamique, transformée par et dans l’interaction. Ces enjeux sont mis ici à l’épreuve de l’analyse de réunions au fil desquelles des documents et des visualisations sont discutés, transformés, voire créés. Leur étude offre l’occasion de mieux comprendre comment fonctionnent les pratiques de lecture et d’inscription, comment les artefacts écrits et visuels sont indissociables de l’action qui les a produits et comment le savoir se construit dans l’interaction en prenant une forme matérialisée dans des inscriptions.

This paper is the result of a longitudinal study of an interdisciplinary group of agronomists and computer scientists participating for several years to a common project, aiming at the development of a spatial language for the modelization of farms. The video documentation of the activities of the group raises two kinds of issues. On the one side, it contributes to the analysis of scientific and expert practices, considering their praxeological, situated, embodied and material features, and showing how collective reasoning is intimately embedded not only within talk-in‑interaction, but also within complex multimodal activities – including gestures, glances, body positions, and manipulations of artefacts, documents, visualizations. On the other side, by focusing the attention on the importance of talk, body and materiality, this analysis raises methodological issues relatively under-analyzed until now, dealing with the analytical use of video data. Articulating text and image, textual practices and visual practices, does not just mean superposing various semiotic materialities, but attempts to ‘temporalize’ the objects by relating them to the time of action – in order to account for their emergent and dynamic nature, shaped by and through interaction. The paper deals with these issues through the analysis of video-recorded meetings where documents and visualizations are discussed, transformed, and even created. Their study offers the occasion to better understand practices of reading and inscribing, and thus the praxeological dimension of the artefacts. More generally, it deals with the situated and embodied construction of knowledge within social interaction.

Este artículo surge del estudio longitudinal de las interacciones de un grupo interdisciplinario formado por agrónomos e informáticos comprometidos durante varios años en un proyecto de elaboración de un lenguaje espacial para informatizar explotaciones agrícolas. El seguimiento de las actividades de dicho grupo presenta dos tipos de interés. Por un lado, contribuye al análisis de prácticas científicas y profesionales en su dimensión a la vez praxeológica, situada, inserta y materializada. Ello muestra cómo los razonamientos colectivos están estrechamente vinculados, no sólo al habla interactiva sino también a las actividades multimodales complejas, que comportan gestos, miradas, posiciones corporales y que se articulan con manipulaciones de objetos materiales diversos como mapas, documentos escritos y con visualizaciones inscritas en la pizarra. Por otro lado, al atraer la atención hacia la importancia del habla, del gesto y de la materialidad, este análisis plantea problemas metodológicos, escasamente tratados hasta ahora, relacionados con la explotación de datos en vídeo. Articular texto e imagen, prácticas textuales y prácticas visuales no supone simplemente sobreponer diferentes materialidades significantes, sino ante todo temporalizar los objetos para articularlos con la acción y así observar su dimensión emergente, dinámica, transformada por y en la interacción. Estos planteamientos se ponen a prueba aquí en el análisis de reuniones en las cuales documentos y visualizaciones se discuten, se transforman, es decir, se crean. El estudio de estas reuniones ofrece la ocasión de comprender mejor el funcionamiento de las prácticas de lectura e inscripción, la indisociabilidad de los artefactos escritos y visuales respecto de la acción que los ha producido y la construcción del saber en la interacción materializado en las incripciones.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en