Les corps des acteurs de l’arène : du rapport sensuel à l’objectivation

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2017

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Matthieu Soler, « Les corps des acteurs de l’arène : du rapport sensuel à l’objectivation », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10.3406/gaia.2017.1726


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Résumé Fr

Les corps des acteurs de l'arène : du rapport sensuel à l'objectivation MATTHIEU SOLER Université Toulouse 2-Jean Jaurès S'intéresser au toucher lors des munera relève de la gageure. Dans les amphithéâtres, Lactance et plus généralement les auteurs de la littérature latine accordent la primauté au duo vue-ouïe qui font toucher au divin 1 , ils s'intéressent éventuellement à l'odorat quand des parfums sont projetés ou au goût quand des distributions de nourriture ont lieu. De plus, ces descriptions ne nous parlent pas des acteurs de l'arène, qui sont un lointain objet, qu'on peut voir, applaudir, encourager, entendre crier ou agoniser, mais qui reste séparé des autres, de la cité, représentée dans les gradins. La coupure à la fois physique et symbolique que représente le mur du podium est ainsi une véritable limite entre la cité et la sauvagerie, entre la vue et l'ouïe et les sens inférieurs et surtout le seul sens commun à tous les animaux, selon Aristote et Hippocrate, le toucher. Ces perceptions du gladiateur ont généré des stéréotypes, qui naissent dans les sources anciennes, se transforment dans les sources chrétiennes, et sont aujourd'hui utilisés comme un défouloir cathartique qui, sous couvert de la distanciation temporelle, sert à mettre en scène l'hypersexualisation et la violence de notre propre société. Dans l'Antiquité, le gladiateur, généra-lement un homme libre, est infâme avant tout, car il se donne en spectacle pour de l'argent 2. Cette infamie juridique, qui les éloigne de la vie civique, est aussi une infamie morale : ce sont des « bêtes brutes », évoluant dans 1. Cf. Lactance, Institutiones divinae, 6, 20, 1. 2. Cf. Ville (1981, 339-344) ; Digeste, 3, 1, 1, 6 : les venatores sans solde échappent à l'infâmie.

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