Calendriers et prodige : remarques sur la divination égyptienne d'après Hérodote II, 82

Résumé Fr

L’étude d’Emmanuel Jambon vise à éclairer le témoignage d’Hérodote sur la divination égyptienne, dans lequel l’Égypte est présentée comme l’initiatrice et la gardienne de différentes méthodes divinatoires (II, 82‑83). L’historien évoque trois modes de divination distincts. La première technique de connaissance du futur se fonde sur l’hémérologie, système à la fois calendérique et théologique dans lequel la connaissance de chaque jour et de chaque mois relève de divinités fixant le destin des hommes. Le deuxième mode de divination repose sur l’observation et l’interprétation des prodiges. La troisième méthode est la consultation des oracles ou mantique ; déjà largement explorée, elle ne sera pas reprise dans la présente étude. La première partie explicite le passage d’Hérodote sur les calendriers du destin en le croisant précisément avec trois documents : le Calendrier des jours fastes et néfastes, le Livre d’heures, le Naos des décades. La seconde partie traite des prodiges et des présages. Les sources de prédiction sont divers signes de la nature : comportement de certains animaux, comme la musaraigne ou la gazelle, et observation des éléments (étoiles, vent, tonnerre). La troisième partie est une synthèse sur la fiabilité d’Hérodote en tant que source sur la divination égyptienne. Il apparaît clairement que ses informations sont justes, ses informateurs étant eux‑mêmes fort probablement des praticiens confirmés dans la science divinatoire.