5 mai 2023
info:eu-repo/semantics/openAccess , CC BY-NC-SA 4.0
Odile Le Guern, « Montrer pour démontrer, prédication et véridiction dans l’image », Visible, ID : 10.25965/visible.161
Pour entrer dans le processus de la démonstration, il faut que l’image fixe et unique puisse être dite vraie ou fausse ? Lorsque l’on dit d’une image qu’elle est vraie ou fausse, on peut se demander quel est l’objet du jugement porté en termes de valeurs de vérité ? S’agit-il de l’image elle-même (image-objet) — la prise en compte du support, du medium ou du genre iconique devient alors importante — ou de ce qu’elle représente (image-signe) ? De plus, au-delà de la distinction entre le plan du contenu et le plan de l’expression, entre espace représenté et espace de représentation, l’évaluation de l’image en termes de véridiction est liée à ses contextes d’utilisation et au paratexte qui l’accompagne. Il faut alors envisager la dimension pragmatique dans le cadre de la problématique de l’énonciation, en considérant les intentions du destinateur (ce que je veux ou peux faire dire à l’image) et le point de vue du destinataire (ce qu’il pourra inférer sur la base de la mise en discours de l’image dans le tissu d’un acte de communication destiné à la transmission d’une information ou d’un savoir particulier). Seront observées également les possibilités et les modalités de prédication de l’image, sur la base de l’opposition de Wittgenstein entre « dire » et « montrer » et de celle de Peirce entre « icône » et « indice », deux approches de l’image par le paratexte et deux statuts sémiotiques qui lui permettent de faire entrer en figurativité la démonstration et le texte scientifique.