Du menaçant à l’irrésistible : La gouvernementalité d’appariement dans le service public de l’emploi (1816-2016)

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2024

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Hadrien Clouet et al., « Du menaçant à l’irrésistible : La gouvernementalité d’appariement dans le service public de l’emploi (1816-2016) », Travail et emploi, ID : 10670/1.svux9v


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L’invention d’un marché du travail, c’est-à-dire un espace où circulent les individus pour vendre leur force de travail à des employeurs, repose sur des infrastructures techniques mises en place par les gouvernements, permettant concrètement aux offreurs et aux demandeurs de se rencontrer et, éventuellement, de contractualiser. En France, différentes infrastructures ont coexisté et se sont succédé depuis deux cents ans, charriant chacune des représentations politiques spécifiques. À partir d’une enquête sociohistorique, ce texte propose une chronologie des régimes d’appariement publics sur le marché du travail français. Une fois surmontées les réticences du début du xixe siècle, les services de l’État centralisent les appariements à l’occasion de la Première Guerre mondiale, puis les planifient à la Libération, avant de développer des équipements de marché individualisant les trajectoires dans la période la plus récente. L’État s’impose donc progressivement comme un acteur économique, mais mobilise des catégories variables pour apparier l’offre et la demande : genre, profession et travailleurs coloniaux initialement, puis activité, qualification et production, avant d’aboutir à la séquence actuelle marquée par la compétence, le savoir et la mobilité. Ainsi, les discours sur la mobilité, la fluidité et la responsabilité individuelle s’appuient sur une intervention étatique croissante et de plus en plus détaillée pour décrire les postes et les travailleurs disponibles.

The invention of labour markets, where individuals move to sell their labour force, relies on gouvernemental-manufactured technical infrastructures that allow supply and demand to meet and (perhaps) contract. However, distinct devices have coexisted and followed each other for 200 years, carrying various political perspectives. Based on a socio-historical investigation, this article provides a chronology of public matching regimes in the French labour market. Once the initial reluctance in the beginning of the 19th century had been overcome, the State centralised matching devices during the First World War, then planned them after the Liberation, before developing market equipment to individualise the trajectories. The State has thus gradually become an economic actor but has used different categories to match supply and demand: gender and profession, then activity, qualification and production, before the current sequence based on competence, knowledge and mobility. Thus, the discourses on mobility, fluidity and individual responsibility need a growing and increasingly detailed State intervention to describe available jobs and workers.

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