2024
Martin Fessard, « Rénovation énergétique : de la critique à la conception », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.sxf70s
Cette contribution est issue d’un travail de thèse débuté en 2022 : « l’architecture au risque du vivant, conception architecturale et matériaux biogéosourcés pour l’acclimatation des cités minières du Pas-de-calais ». Ces cités offrent des opportunités de recherche articulant enjeux techniques, sociaux et architecturaux. Les 60000 maisons minières constituent un pavillonnaire ancien, dégradé, en précarité énergétique, mais à l’architecture reconnue (Unesco, 2012). Ce travail considère cette architecture minière remarquable et expérimente son acclimatation en lin et terre crue issus de l’agriculture locale. Cette contribution rend compte d’une démarche associant théorie et expérimentation. A partir de questionnements épistémologiques opposant l’autonomie de la technique à la capacité de la conception à articuler des enjeux, elle critique les techniques de rénovation lourde actuelles et interroge une démarche alternative basée sur la conception architecturale. Elle examine les récentes recherches en génie civil sur les propriétés climatiques du second œuvre et des finitions biogéosourcés : à l’intérieur de la maison, où ils amélioreraient la qualité de l’air et le confort ressenti en été et en hiver, et à l’extérieur, par leur faible empreinte carbone. Puis elle éprouve leur appropriation par les architectes par la description d’un protocole d’expérimentation de la conception climatique dans une maison minière témoin à Harnes. Cette conception combine réutilisation du second œuvre existant, finitions biogéosourcées et transformation des pratiques de conforts pour susciter des climats intérieurs variés et adaptables avec un minimum de matière et d’impacts climatiques extérieurs.