Downton Abbey et Peaky Blinders deux communautés britanniques imaginaires

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8 janvier 2021

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Victor Faingnaert et al., « Downton Abbey et Peaky Blinders deux communautés britanniques imaginaires », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.sylovd


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Comme l’a démontré Benedict Anderson dans son livre fondateur, Imagined Communities,c’est en imaginant, en représentant une communauté que l’on forme, en partie, cettecommunauté. Les productions culturelles jouent ainsi un rôle majeur dans la construction desidentités, à plus forte raison nationales, et participent au façonnement de ses dernières. AuRoyaume-Uni, deux séries, souvent comparées, contribuent à la fondation de ces identités :Downton Abbey (Julian Fellowes, ITV1, 2010 – 2015) et Peaky Blinders (Steven Knight, BBCTwo, 2013 – en cours) et ce sont ces deux récits nationaux autour de la Première Guerremondiale que nous proposons d’analyser.Parce qu’elle s’attache aux tribulations d’une famille aristocratique du Yorkshire, les Crawley,et à la vie quotidienne de leurs domestiques entre 1912 et 1925, Downton Abbey s’inscrit dansla lignée des « heritage films », genre qui a connu son apogée sous les gouvernements deMargaret Thatcher. La vision proposée par Julian Fellowes, créateur de la série et Pairconservateur à la Chambre des Lords, est celle d’une société organique et stable où la place dechaque individu, qu’il soit comte ou valet, ne trouve son sens que dans sa relation aux autres.Peu importe la position occupée par les uns ou les autres dans l’échelle sociale, l’essentiel estque chacun trouve un rôle à jouer dans la communauté. À l’inverse, dans Peaky Blinders, StevenKnight retrace le parcours d’un gang fictif issu d’une famille de la classe ouvrière deBirmingham, les Shelby, et leur lutte incessante pour échapper à la condition à laquelle leurorigine les destine. Après le bouleversement social et psychologique induit par la PremièreGuerre mondiale, leur ascension sociale ne semble possible qu’en passant par le crime et laviolence. En s’attachant aux luttes sociales, syndicales et politiques de l’entre-deux-guerres,Steven Knight, le créateur de la série, propose une histoire proche du peuple qui prend le contrepied de la perspective adoptée dans Downton Abbey.Ces deux séries proposent donc des visions fortement contrastées du début du XXe siècle et dela société britannique de cette époque. Cependant, en offrant des représentations divergentes dela Grande Guerre et de ses conséquences sur la nation britannique, elles s’intègrent pleinementdans ce « moment mémoriel » fondateur que fut le centenaire de la Première Guerre mondiale.

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