2021
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Dorian Q Fuller et al., « La transformation du mil de sauvage en mil domestique (Pennisetum glaucum) révélée par le dégraissant des déramiques de trois sites archéologiques du nord Mali », HAL-SHS : archéologie, ID : 10.1007/s10437-021-09428-8
Des empreintes d’épillets de mil domestiqué (Pennisetum glaucum (L.) R. Br.) observées dans des céramiques datées du 3e millénaire av. J.-C. provenant du nord du Mali constituent les plus anciens témoins de la mise en culture et de la domestication de cette céréale. Des tessons supplémentaires issus de la même région se rapportant aux 5e et 4e millénaires av. J.-C. ont été examinés et ont révélé des empreintes de balle de mil de morphologies sauvages. En plus de l’observation de leurs surfaces par stéréo-microscopie, et de l’observation des moulages d’empreintes au microscope à balayage, onze d’entre eux ont fait l’objet de microtomographies aux rayons X (microCT). Ces examens enrichissent considérablement l’ensemble des données archéologiques concernant l’utilisation du mil sauvage comme dégraissant végétal et son évolution morphologique à travers le temps. La taille des grains a aussi été estimée à partir des épillets conservés dans la céramique. En tenant compte des données enregistrées lors d’études antérieures, nous pouvons désormais retracer l’évolution du mil domestiqué en Afrique de l’Ouest à travers trois caractéristiques : l’évolution des involucres pédonculés à égrenage non-spontané; l’apparition d’involucres multiples par épillets, des épillets appariés le plus souvent; l’augmentation de la taille des grains au vu de leur largeur. Déjà au 4e millénaire avant J.-C., la largeur moyenne des grains a augmenté de 28% bien que les caractéristiques de l'épillet ressemblent au type sauvage. Au 3e millénaire avant J.-C., elle est 38% supérieure à celle du morphotype sauvage, tandis que des caractéristiques qualitatives de la domestication sont avérées par la présence d’épillets appariés et par celle d’involucres pédonculés à égrenage nonspontané. La non-déhiscence des épillets est un caractère de domesticité qui s’est probablement fixé vers 2000 avant J.-C. L’augmentation de la taille moyenne des grains s’est poursuivie tout au long du 2e millénaire av. J.-C. Ces données fournissent désormais une séquence robuste concernant l’évolution morphologique du mil, la première céréale indigène domestiquée en Afrique de l’Ouest.