Ernest Lavisse, historien : une figure universitaire dominante plus qu’un enseignant-chercheur ?

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2024

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Jean-François Condette, « Ernest Lavisse, historien : une figure universitaire dominante plus qu’un enseignant-chercheur ? », Revue du Nord, ID : 10670/1.tnfl60


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Grande figure de l’université française, doté d’un réel talent oratoire, très influent par sa présence dans de nombreuses instances et jurys, réformateur de l’enseignement de l’histoire, du primaire au supérieur, Ernest Lavisse est assurément tout ceci. Écrivain doté d’une réelle qualité de plume, membre de l’Académie française (1892), grand chef d’équipe capable de mener à bien la livraison de 28 tomes de l’ Histoire de France, son œuvre écrite est importante mais révèle d’abord une figure de passeur, un écrivain adepte de la synthèse exigeante, un vulgarisateur rigoureux, qui veut mettre les principales avancées du savoir savant à portée d’auditoires et de lecteurs plus larges sinon du grand public. À ce niveau, il demeure davantage un historien traditionnaliste, marqué par les pratiques compilatoires érudites du xixe siècle, qu’un enseignant-chercheur tel que le xxe siècle allait le promouvoir. Dès lors, le vulgarisateur est en partie un simplificateur qui ne veut pas se noyer dans les détails, dégageant les axes forts des périodes et les grandes figures, s’attardant peu dans les nuances et les débats interprétatifs ou sur les possibles découvertes liées aux dépouillements de documents originaux des archives. Il va à l’essentiel, à savoir pour lui, la construction de la nation française, l’importance de l’amour de la patrie et l’installation nécessaire de la Troisième République. Ernest Lavisse n’est donc pas l’un des fondateurs et l’un des acteurs majeurs de l’école méthodique, comme cela est souvent dit, même si, par les travaux de ses « élèves », il assure l’enracinement de cette école historique au sein des facultés françaises.

Ernest Lavisse was a major figure in French universities, with a real talent for oratory, very influential through his presence on numerous bodies and juries, and a reformer of history teaching from primary to higher education. A writer with a real talent for writing, a member of the Académie française (1892), and a great team leader capable of completing 28 volumes of the History of France, his written work is important, but it reveals first and foremost the figure of a passer-by, a writer adept at demanding synthesis, and a rigorous populariser who wanted to bring the main advances in scholarly knowledge, within reach of wider audiences and readers, if not the general public. At this level, he remains more of a traditionalist historian, marked by the compilatory scholarly practices of the 19th century, than a teacher-researcher such as the 20th century would promote. From then on, the populariser is in part a simplifier who does not want to drown in details, identifying the main points of the periods and the major figures, and spends little time on the nuances and interpretative debates or on the possible discoveries linked to the examination of original documents in the archives. He goes straight to the heart of the matter, namely for him, the construction of the French nation, the importance of the love of the fatherland and the necessary installation of the Third Republic. Ernest Lavisse was therefore not one of the founders and major players of the methodical school, as is often said, even if, through the work of his ‘pupils’, he ensured that this historical school took root in French faculties.

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