28 février 2019
Pierre Stéphan et al., « Géomorphologie et dynamique du trait de côte dans l’archipel de Molène », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.too57u
L’archipel de Molène consiste en une constellation d’îles, îlots et écueils qui forment la partie émergée d’un vaste plateau recouvert d’eaux peu profondes. La singularité géomorphologique de cet ensemble réside dans le contraste opposant les côtes toujours rocheuses faisant face à l’ouest, direction de provenance des houles dominantes, à celles qui sont en position abritée. Ces dernières, sous le vent, sont des côtes d’accumulation constituées de plages étendues et volumineuses au regard de la taille des pointements rocheux qui les abritent. Elles sont majoritairement composées de galets. À l’exception de l’île de Banneg, dont l’évolution morphologique est dominée par des processus extrêmement violents et épisodiques mobilisant des blocs cyclopéens, la dynamique du trait de côte a été étudiée sur l’ensemble de l’archipel de Molène à partir d’une analyse de photos aériens IGN pour la période 1952-2013 et à partir de suivis au DGPS sur la période 2002-2014. Les résultats montrent (i) une tendance nette à l’érosion et au recul du rivage, (ii) une forte variabilité spatiale dans les évolutions du trait de côte selon les types de côte et leur orientation, (iii) une grande variabilité temporelle et une forte signature des événements tempétueux, (iv) un transfert sédimentaire dirigé vers l’est, dans le sens des houles dominantes. Cette étude souligne une pénurie sédimentaire des rivages de l’archipel dont l’essentiel de ce matériel sédimentaire provient du balayage du plateau continental par les vagues, lors de la transgression marine holocène. Les autres sources de matériel grossier, à savoir les falaises rocheuses et les falaises entaillées dans du matériel périglaciaire ou des plages anciennes, ne participent actuellement que très peu et très épisodiquement à l’alimentation des plages.