1993
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Guy Lubeigt, « Elevage, traditions et innovations dans le bassin de Mandalay (Birmanie) », Espaces tropicaux (documents), ID : 10670/1.tvc8zm
Il a fallu attendre le Ve Plan Quadriennal (avril 1986) pour que les autorités de la République socialiste de l'Union de Birmanie commencent à envisager de valoriser leurs matières premières agricoles par la mise en place de nouvelles industries agro-alimentaires. Parmi ces dernières, l'implantation d'une laiterie pilote fut décidée dans le bassin de Mandalay. L'élevage birman est dominé par le bétail de trait (6 500 000 têtes), ce qui forme un cheptel déséquilibré et sous-employé. La consommation de viande s'élève à 5,46 kg par personne et par an, mais l'essentiel de cette viande provient des volailles. Les birmans ne mangent pas de boeuf pour des raisons religieuses. Quelques projets de développement du cheptel ont vu timidement le jour en 1982, mais là encore ils intéressent surtout les volailles. En 1987, la superficie totale des pâturages s'élevait à 5 024 ha pour l'ensemble de l'Union. La production de lait n'a atteint que 646 1 en 1987, soit 17 grammes par habitant. Les surplus de bétail sont exportés en contrebande vers la Thaïlande. L'usine de Taung Myin est en cours de construction dans la zone sèche au sud de Mandalay. Le choix du site correspond à une situation favorable au contact de riches zones agricoles bénéficiant d'une main-d'oeuvre musulmane traditionnellement spécialisée dans l'élevage laitier et la fabrication artisanale de lait condensé. La production laitière des espèces locales étant trop faible, les experts encouragent l'élevage de bovins métissés. Pour augmenter la production, ils ont prévu d'améliorer l'alimentation du bétail stabulaire en introduisant de nouvelles plantes fourragères et en créant une usine de production de tourteaux utilisant les sous-produits des cultures. Le ramassage du lait s'effectue traditionnellement à vélo et sera complété par une flotte de camions-citernes desservant des centres de pré-conditionnement. Malgré les avantages offerts par cette innovation, il n'est pas certain que la laiterie puisse aisément fonctionner et commercialiser ses produits dans un milieu fortement attaché aux traditions bouddhiques.