Les mutations du castrum de Talmont (Vendée) : naissance et transformations d'une forteresse bas-poitevine (Xe-XIIIe siècle)

Résumé En

La découverte d’un “clocher encastré dans la grosse tour du donjon” motiva dès la seconde moitié du XIXe siècle les premières recherches consacrées au château de Talmont-Saint-Hilaire (Vendée). À l’origine de cette découverte, Léon Ballereau révéla, pour la première fois, l’existence de ce clocher interprété comme le vestige d’une église antérieure au château. Georges Loquet et, dans une moindre mesure, Jean Mauclère ont repris, quelques années plus tard, le même modèle d’interprétation qui finalement n’évolua qu’assez peu. Dans le sillage des premières campagnes de fouilles menées à partir des années 1960, les travaux plus récents ont insisté, eux aussi, sur l’existence de ce clocher primitif intégré dans un complexe résidentiel ainsi que sur le rôle attribué, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, à Richard Coeur de Lion dans la fortification du site. Ces deux points focalisant l’attention des chercheurs, aucune étude monographique détaillée n’avait été entreprise jusqu’à maintenant. Seules les données acquises ces dernières années au cours des opérations de fouilles programmées ont permis progressivement de combler cette lacune. Ce travail de terrain enrichi par deux études documentaires, est encore loin d’être achevé, mais il permet aujourd’hui de dresser un premier bilan pour redessiner l’évolution de cette forteresse majeure et illustrer, au-delà, la naissance et les mutations architecturale et sociologique d’un site élitaire. Les données recueillies nous permettront d’évoquer tour à tour les origines probablement comtales de ce château inféodé au XIe siècle à la famille de Talmont et progressivement adapté aux standards des résidences seigneuriales élevées entre le XIe et le XIIIe siècle.