2013
Cairn
Michail Maiatsky, « Sauver Platon de ses ennemis... et de lui-même : Platon dans l'Allemagne de l'après-guerre », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, ID : 10670/1.u4k3i5
La question de la « réhabilitation » de Platon en Allemagne, après 12 ans de régime nazi marqué par des usages abusifs de la philosophie platonicienne a été compliquée par l’intervention de K. Popper. Le premier volume de son œuvre La société ouverte et ses ennemis intitulé L’enchantement de Platon, du fait de la lecture totalitaire de Platon qu’il défend, a étrangement corroboré l’exégèse nazie. Plusieurs critiques ont accusé Popper de ne pas tenir compte du caractère utopique de la politeia, d’en ignorer le potentiel démocratique, de lire Platon littéralement, ou encore d’ignorer la charge contre le libéralisme contenue dans sa philosophie. Mais, sans passer par Popper, certains ont également tenté de sauver l’image d’un Platon humaniste, tandis que certains auteurs nazis ont continué de défendre leurs interprétations.