IV - L’expérience du handicap comme seuil d’humanité

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2015

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Guillaume De Stexhe, « IV - L’expérience du handicap comme seuil d’humanité », Revue interdisciplinaire d'études juridiques, ID : 10670/1.ubu4gx


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Cette réflexion interroge, dans la perspective d’une anthropologie, les enjeux de citoyenneté liés à l’expérience du handicap (1), qu’on tiendra ici pour constitutive de la commune condition humaine et sociale (A). Le double objectif des nouvelles politiques du handicap – inclure socialement dans l’égalité en droits ; et répondre à des besoins spécifiques (B) – manifeste le caractère paradoxal de l’expérience sociale du handicap : un lien social à la fois intensifié par une dépendance qui demande appui, et fragilisé par une tendance constante à l’écartement, à l’exclusion (C). On interroge alors, comme premier versant de ce paradoxe, cette logique d’exclusion (2), en montrant avec Henri-Jacques Stiker que son ordinaire (A) est inséparable d’une logique d’intégration, mais en fonction de catégorisations très différenciées selon les modèles d’expérience du handicap : sacral, éthique, médical, social-réadaptatif, politique-inclusif (B). Si bien qu’intégration et exclusion forment un chiasme indépassable, qui assigne l’existence handicapée à une situation sociale d’entre-deux, de seuil permanent (C). On interroge alors l’autre versant du paradoxe social du handicap, qui lie déficience et dépendance dans une différence spécifique (3) : celle-ci a à voir avec l’effroi de la mortalité que rappelle le handicap (A), et qui en fait une dis-semblance, troublant le jeu mimétique entre semblables analysé par René Girard (B). Sans atténuer le caractère tragique du handicap, on signale en contraste ses dimensions originales (C) de singularité, de créativité, de proximité, dont l’inclusion dans la culture commune pourrait représenter un seuil – à présent qualitatif – d’humanité. On conclut (4) en suggérant, avec Julia Kristeva et Jean Vanier, que l’authentique inclusion des personnes handicapées en appelle à un surcroît de proximité qui va au-delà de la justice et du respect, vers ce qu’il faut appeler l’amitié et l’amour.

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