De la nécessité d'un nouvel écosystème politique

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2006

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Au fil de son histoire, l’écologie politique a connu une dissociation de plus en plus marquée entre ses finalités idéelles et les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Ses praxis et ses modes initiaux d’organisation, fondés sur l’activisme, l’expérimentation et des formes d’incarnation sociale diversifiées et réticulaires, ont largement laissé la place à des pratiques normalisées et des formes institutionnalisées comme les grandes ONG internationales et les partis verts. Face aux défis nouveaux de la globalisation et de la multitude, l’écologie politique témoigne aujourd’hui d’une inadaptation qui pourrait mettre en cause son avenir. Elle doit donc se doter d’un nouvel écosystème politique, susceptible de réactiver ses ressources et de permettre d’établir des liens dynamiques avec des cultures politiques voisines et des formes d’incarnation sociale n’appartenant pas nécessairement à son biotope originel. Ce réagencement global suppose la mise en œuvre d’une dynamique de « déterritorialisation-reterritorialisation » sur deux dimensions : l’une spatiale (le topos), qui concerne les niveaux géographiques auxquels sa réflexion, son organisation et son intervention entendent s’appliquer ; l’autre thématique (les topics), qui se réfère aux champs spécifiques de la pensée et de l’activité humaine qu’elle doit investir pour ne pas rester confinée à une approche environnementale.

Over the course of its history, political ecology has undergone an increasingly pronounced split between its ideal finalities and the means it uses to get there. Its forms of praxis and initial modes of organization, founded on activism, experimentation and diversified, networked forms of social embodiment, have broadly given way to normalized practices and institutionalized forms, such as the major international NGOs and the green parties. Faced with the new challenges of globalization and the multitude, political ecology bears witness to a lack of adaptation that could threaten its future. It must therefore offer itself a new political ecosystem, able to reactivate its resources and permit the establishment of dynamic links to neighboring political cultures and forms of social incarnation that do not necessarily belong to its original biotope. This overall restructuring implies the development of a dynamics of « deterritorialization-reterritorialization » in two dimensions : one spatial (the topos), involving the geographical levels to which its reflection, organization and intervention seek to apply themselves ; and the other thematic (the topics), referring to specific fields of thought and of human activity which it must appropriate in order not to be confined to an environmental approach.

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