20 décembre 2018
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Ahmed Khelif, « Le sacré dans le cinéma arabo-musulman : un interdit ambigu », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.uslp2l
Le cinéma est né dans un univers profane où l’homme cherchait à évoluer grâce à la machine. L'origine du 7ème art n’est pas en liaison directe avec des pratiques religieuses ou cérémonielles comme pour la peinture ou le théâtre. Le cinéma n’est pas le fruit d’une expression religieuse, et pourtant le sacré n'a cessé d'y apparaître sous de multiples formes. Robert Bresson a pu, dans ses films, sacraliser le quotidien de n’importe quel homme, en construisant l’espace morceau par morceau. Dans les œuvres de Tarkovski, le sacré prend forme grâce à l'évolution du personnage, qui se dépasse petit à petit. Cependant, dans le cinéma tunisien, le sacré est essentiellement lié au religieux. Que ce soit dans les films de Nacer Khemir, de Nouri Bouzid ou encore de Ridha Behi, le sacré est construit sur un axe vertical. Il s’agit d’un sacré qui se définit – principalement - grâce au lien existant entre l’homme et son Dieu. Est-ce alors l’islamisation de la politique cinématographique dans les pays arabes qui a renforcé cette superposition du sacré et du religieux ? Comment l’arabo-musulman pourrait tracer les lignes du sacré et ses limites alors qu’il ignore ce qu’il est ?