Ce qu'explique une explication fonctionnelle, le cas exemplaire des bio-artefacts

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Les fonctions et les explications fonctionnelles ont plusieurs fois été au centre de la réflexion épistémologique au cours du dernier siècle, mais à chaque fois l'enjeu a été d'analyser les discours fonctionnels ne renvoyant pas à des intentions humaines explicites. On trouve de tels discours en biologie, mais aussi en sociologie ou en psychologie. Les théories proposées ont été multiples, mais jamais elles n'ont véritablement remis en cause l'idée d'une séparation de principe entre ces deux types de fonction, ou de téléofonction comme certains préfèrent les appeler. D'un côté, il y a les téléofonctions qui ont leur origine dans des intentions humaines explicites, de l'autre, celles produites par des mécanismes naturels ou sociaux. Certains auteurs, comme Hempel (1965) et Cummins (1975), ont nié l'existence de téléofonctions du deuxième type (Hempel, Cummins), ce qui n'invalidait pas la distinction mais la rendait vaine. D'autres, comme Millikan, ont attaqué un de ses piliers - l'idée qu'il existerait un fossé infranchissable entre les phénomènes naturels et les phénomènes intentionnels ou mentaux - sans cependant la remettre véritablement en cause. En effet, la disparition de la coupure entre le naturel et l'intentionnel ne rend pas nécessairement voisines les deux sortes de téléofonction dans le continuum qui va du naturel vers l'intentionnel. Entre les fonctions produites par la seule sélection naturelle et celles produites par l'ingéniosité humaine, il y a le rôle très particulier joué par l'organe producteur d'intentions qu'est le cerveau humain.

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