Le renseignement, un impensé historique. Reconnaissances, espionnage, opérations spéciales

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16 juin 2021

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Gérald Arboit, « Le renseignement, un impensé historique. Reconnaissances, espionnage, opérations spéciales », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.uz8mdi


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Le renseignement reste encore une « dimension oubliée » 1 de l'histoire contemporaine, le reléguant pour la guerre de 1870 à un impensé historique. Pourtant, les traces de son action sont visibles dans les récits comme dans les archives. D'autant qu'à cette époque, les besoins en renseignement restaient simples, puisqu'il consistait à connaitre l'ordre de bataille de l'adversaire. Cette réalité était celle des gouvernements français et prussien de l'époque. De fait, ils présentaient des profils assez semblables, à savoir un renseignement d'abord diplomatique, le renseignement militaire n'intervenant qu'en temps de guerre. Toutefois, le système prussien était plus abouti, soulignant sa responsabilité dans le déclenchement du conflit, à rebours de la doxa établie par l'historiographie. Sa conduite opérationnelle, entre le souverain et le ministre président, une fonction depuis 1702, surpassait le duo composé de l'Empereur et de son chef de cabinet, ce que fut Émile Ollivier à partir de janvier 1870. Surtout quand face à lui se dressait une forte personnalité comme Otto v. Bismarck, et que la planification militaire était réalisée depuis 1808 par des officiers de bureau affectés au großen Generalstab (grand État-major). Leur information était pourvue par les structures de renseignement établies en janvier 1867, tant dans cette structure (Nachrichtenbüro) qu'au sein de l'Auswärtiges Amt (Central-Nachrichtenbüreau). Cette mise en place d'un appareil de renseignement en Prusse tranchait avec l'indolence française, qui peinait à adapter les recommandations générées après la guerre de Crimée 2. Le Dépôt de la Guerre, qui fournissait des officiers aux différents états-majors en temps de guerre, n'était pas devenu un grand État-major, ni ne s'était doté d'un service de renseignement. Et son poste d'attaché militaire à Berlin restait un exercice de diplomatie militaire, quand son équivalent prussien bénéficiait à Paris, pour ses activités clandestines, d'un « agent à [s]on unique disposition », au jeune rentier zurichois célibataire, Eduard Rahn 3 ; s'ajoutait annuellement des stagiaires du großen Generalstab venus se former soit à la langue française ou à la fonction d'attaché militaire. Prusse et France se présentaient en 1870 avec des organisations de renseignement plus ou moins similaires. Ainsi, toutes deux se lancèrent dans des missions de reconnaissance, entretinrent des activités d'espionnage et programmèrent des opérations spéciales. Mais chacun le fit avec ses objectifs et ses moyens. De ce fait, 1870 fut moins la première des guerres franco-allemandes que la dernière des Deutschen Einigungskriegen (guerres d'unification allemande).

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