Le Bélarus et la Moldavie. Bélarus

Résumé Fr

Au-delà de l’image très controversée que lui confère son régime politique, le Bélarus mérite l’attention car il possède de véritables atouts économiques.Bien que doté, avec près de 10 millions d’habitants, d’une densité de population parmi les plus faibles d’Europe, le pays a connu une urbanisation significative, comme en témoignent ses quatorze villes de plus de 100 000 habitants. Dans la « Fiche pays » que lui consacre Ubifrance, il est décrit ainsi : « Pays enclavé, il dispose cependant d’un important réseau d’infrastructures ferroviaires et routières qui lui permettent de relier les régions biélorusses entre elles, mais, surtout, d’assurer la liaison et le transport de marchandises entre l’Europe et la Russie ». Il est donc de plus en plus appelé à jouer un rôle crucial en tant qu’axe de passage entre l’Union européenne, la Russie, et au-delà l’Asie, à condition que son réseau de transports, qui date en grande partie de l’époque soviétique, connaisse une importante remise à niveau. Parmi ses autres atouts, citons le haut niveau de qualification de sa population active, l’agriculture et l’existence d’un appareil industriel spécialisé dans l’industrie pétrochimique et, dans une moindre mesure, le matériel de transport, qui résulte de la place qu’occupait le Bélarus dans le complexe militaroindustriel soviétique, et qui, de ce fait, a besoin lui aussi d’une importante modernisation.Par ailleurs, l’économie du Bélarus a encore un caractère largement administré et fonctionne selon le principe de ce que l’on peut appeler un « capitalisme d’Etat » dans lequel les entreprises publiques contribuent pour la moitié du PIB et fournissent deux tiers des emplois. Or cette économie est dans le même temps très ouverte sur l’extérieur. Cette ouverture, courante et nécessaire lorsqu'il s'agit d'assurer la viabilité d’un « petit pays » au sens économique du terme, le distingue des pays « administrés » de l’Europe de l’Ouest au sortir de la Deuxième Guerre mondiale qui demeuraient largement « protégés » par leurs frontières économiques, et le soumet à la pression de la contrainte extérieure. Comme le montre Hélène Clément-Pitiot dans son article « Bélarus : une politique économique pragmatique », c’est ce qui explique le caractère particulier de la politique économique du pays qui, dans l’environnement européen contemporain, « allie les mécanismes d’une économie administrée et l’ouverture sur l’extérieur ».

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