2020
Cairn
Rita Hofstetter et al., « L’objectivité et la neutralité, ressorts de l’internationalisme éducatif ? Le Bureau international d’éducation (1925-1968) », Relations internationales, ID : 10670/1.v8unkl
Préserver la paix sur terre par la science et l’éducation : telle est l’ambition des fondateurs du Bureau international de l’éducation de Genève (1925), convaincus d’avoir la légitimité de s’imposer comme plateforme de l’internationalisme éducatif. Leur ambition expansionniste est battue en brèche par d’autres organismes concurrents. Notre analyse examine les reconfigurations successives du régime de leur entreprise dont les seuls principes de travail seraient la neutralité et l’objectivité. Une fois le Bureau instauré en une agence inter-gouvernementale, son centre de gravité réside dans des Conférences annuelles où sont conviés tous les pays de la planète. Dans le contexte tendu des années 1930, son directeur, Jean Piaget, affûte ses stratégies pour convaincre, sans compromission, les régimes politiques aussi bien républicains qu’autoritaires des bénéfices d’une coopération éducative. C’est en diplomate officiel que Piaget redéfinit le rôle du BIE aux côtés de la « nouvelle autorité mondiale » qu’est l’Unesco créée en 1946, qui, après avoir concédé au BIE « tous les honneurs du “père” de l’Unesco », le configure désormais « en son petit frère ».