2023
Cairn
Michaël Levystone, « Outils, perspectives et limites du partenariat turco-centrasiatique », Confluences Méditerranée, ID : 10670/1.vfwfqk
En 1991, les indépendances des républiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan) provoquent un regain d’intérêt de la Turquie pour la région. Ankara se concentre alors sur la promotion de son soft power et le développement de ses échanges commerciaux avec ces pays, avant d’y ajouter un axe de coopération sécuritaire à la faveur de la victoire de son allié militaire, l’Azerbaïdjan, face à l’Arménie dans la deuxième guerre du Haut-Karabakh en 2020. La guerre déclenchée par la Russie en Ukraine le 24 février 2022 produit un effet démultiplicateur sur l’ensemble des synergies turco-centrasiatiques, sans pour autant lever tous les obstacles à la concrétisation d’un leadership turc en Asie centrale. La question se pose de savoir si la Turquie fait d’ores et déjà figure, en Asie centrale, de puissance stabilisatrice à l’égal, voire même en remplacement de la Russie, dont la réputation est entachée par son invasion du territoire ukrainien.