Les élites dirigeantes et la défaite, 1944-1974

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15 janvier 2014

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Yves Santamaria, « Les élites dirigeantes et la défaite, 1944-1974 », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.vgf4ct


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L’effondrement militaire de mai-juin 1940, prélude à l’effondrement de la IIIe République et au régime de Vichy, est la défaite militaire la plus brutale, la impor- tante, la plus décisive et la plus traumatique de l’histoire contemporaine de la France. Elle a fait l’objet d’une abondante production historiographique en France comme à l’étranger aboutissant à des conclusions généralement nuancées, même si des désaccords importants subsistent entre historiens. Mais, pour des raisons qui restent précisément à étudier, ces conclusions (à la différence de travaux produits sur le régime de Vichy, voire sur la Résistance) n’ont jamais pu vraiment s’acculturer dans la société française. La mémoire de 1940, peu chargée d’histoire, est largement configurée autour de topoi forgés pour certains dès l’origine, résumés par l’expression attribuée à L. F. Céline: « l’armée Ladoumègue», des soldats lâches ou au minimum peu combatifs conduits par des chefs incompé- tents. Ces lieux communs ont été largement cultivés par le cinéma «populaire» (Que l’on songe à la série des 7ème Compagnie, réalisée par le regretté Robert Lamoureux dans les années 1970, régulièrement rediffusée par les chaînes de télévision), voire par un monde littéraire qui reste à explorer. Ils ne semblent pas avoir été contrebalancés, c’est du moins une des hypothèses à la base de ce colloque, par une parole publique portée sur la défaite, de 1945 à nos jours, par les gouvernements successifs ni par le souvenir d’anciens combattants qui ne se sont pas dotés d’organisations spécifiques, à la différence de leurs aînés de la Grande guerre et de leurs cadets de la Guerre d’Algérie. Seuls récemment divers blogs et sites internet, ainsi que des revues spécialisées dans l’histoire militaire, souvent injustement méprisées par les historiens, ont tenté de diffuser une parole en sens inverse, quitte à verser elle-même dans le « contre-mythe». L’objet de ce colloque serait de revenir sur les différents canaux mémoriels, qui ont participé à la constitution de cette « légende noire » de 1940, dominante en France et à l’étranger, avec sans doute des conséquences non quantifiables, mais redoutables sur l’image du pays et sur « l’estime de soi » des Français pour eux-mêmes et leur histoire.

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