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Ovidiu Stanciu, « Ébranlement (Erschütterung) de la finitude? La lecture heideggérienne de Fichte et son point aveugle », HAL-SHS : philosophie, ID : 10.4000/books.pup.42353
Dans la période qui suit immédiatement la publication d’Être et temps, Heideggeraccorde une place de plus en plus importante, à la fois dans son enseignement etdans ses publications, à ce qu’il appelle le « débat philosophique (philosophierendeAuseinandersetzung) avec l’idéalisme allemand 1 ». Si Kant demeure sans doute lepoint de référence privilégié de cette entreprise, le regard du philosophe de Fribourgs’attarde également sur les perspectives ouvertes par Fichte, Schelling et Hegel, quilui apparaissent comme des alliés précieux, à l’encontre du néokantisme dominant,dans la tentative de redonner ses droits à la métaphysique. Un des documents lesplus représentatifs de cette démarche est le cours du semestre d’été 1929 intituléDer Deutsche Idealismus (Fichte, Schelling, Hegel) und die philosophische Problemlageder Gegenwart, dont plus de la moitié est consacrée à une lecture linéaire de laWissenschaftslehre de 1794. Si par après Heidegger se penchera à nouveau sur lesdéveloppements de Schelling ou de Hegel, ces pages sur Fichte demeurent relativementisolées dans le corpus heideggérien. Après 1929, la Wissenschafstlehre ne feraplus l’objet d’un traitement thématique. Toute se passe comme si Heidegger avait fixésa position sur Fichte ; comme si le nom de Fichte pouvait désormais servir d’emblèmepour une position elle-même figée.