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Jean-Paul Fourmentraux, « Google Hack. L’art contre la globalisation du langage », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10.4000/recherchestravaux.4763
À l’ère des GAFA et du capitalisme de plateforme, certains artistes font œuvre de désobéissance numérique. Dans le prolongement des médias tactiques, avec Michel de Certeau comme figure tutélaire, ils prennent pour cible les environnements logiciels propriétaires, leurs algorithmes et incarnations dans des objets tangibles : bots, objets connectés, robots, androïdes, etc. À l’instar de Christophe Bruno, qui détourne l’application Google de ses fonctions utilitaires pour mieux en révéler les dimensions contraignantes et cachées. Ses Google hacks questionnent et détournent l’outil de surveillance et de contrôle qu’est devenu Google, dont la dynamique économique repose sur l’analyse et la prédiction du langage à l’aide de logiciels de traçage de la vie privée, qui ont pour effet le formatage des goûts et des identités sur la Toile. La désobéissance numérique, envisagée ici sous un angle doublement spéculatif et expérimental, bouscule et renouvelle les conditions d’enquête et d’action sur nos environnements techniques.