2 juin 2014
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Michael Cronin, « Représenter l'exil: le sujet du non-exil », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.vy7wuv
Nous proposons une réévaluation de la thématique de l'exil en littérature, à partir d'une étude de l'une des nouvelles de James Joyce, une réévaluation qui renoncerait à la dramaturgie des ruptures brutales, des départs définitifs, propre à une certaine vision de l'exil exotique, pour regarder de plus près l'exil de proximité. Contrairement à Joyce lui-même, l'héroïne de la nouvelle " Eveline " renonce à l'exil mais quelle est sa représentation de l'exil ? Que pense-t-elle de l'exil comme sujet de réflexion et qu'est-ce qu'elle représente elle-même en tant que (non-)sujet exilique ? Car celui qui part fait l'expérience de l'exil mais celui qui ne part pas, en l'absence d'une expérience véridique, est encore plus appelé à représenter un exil qui relève de l'imaginaire, du fantasmé, de l'inédit. Est-ce qu'on a, pour ce qui est d'Eveline, le cas d'un sujet exilique qui se définit non par le départ et la rupture mais par le non-départ, par la rémanence exilique ? Pour déchiffrer la part du sujet dans cette représentation de l'exil nous privilégions trois pistes de recherche. La première est celle de l'enracinement matériel du sujet, la deuxième, le passage réussi ou raté de la généalogie vers ce qu'on pourrait appeler la progénération dans la constitution du sujet exilique et la troisième, celle de l'exil comme zone de traduction.