Boys don’t cry? Phénoménologie critique, automutilation et suicide

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2024

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Amy Chandler et al., « Boys don’t cry? Phénoménologie critique, automutilation et suicide », Déviance et Société, ID : 10670/1.w12xm6


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Dans cet article, je soutiens que la phénoménologie critique, nourrie par une approche critique de la race et des études intersectionnelles, constitue une approche pertinente pour comprendre le suicide et l’automutilation chez les hommes. Je m’appuie sur l’analyse des récits de 10 hommes ayant fait l’expérience de l’automutilation, que j’examine à travers le prisme de la phénoménologie queer de Sara Ahmed. Deux thèmes principaux ressortent de cette étude : des corps genrés, racialisés et de classe sont (brusquement) interrompus dans leur trajectoire de vie ; mais ces corps, malgré le fait d’être ainsi « arrêtés », continuent d’agir, exerçant de la violence et du contrôle envers eux-mêmes et envers autrui. La phénoménologie critique contribue ainsi à l’examen indispensable de la manière dont l’origine sociale, la race, le genre et l’âge s’articulent pour structurer une expérience différente de la détresse selon les groupes sociaux. Cette approche permet ainsi d’étudier la façon dont le privilège social et l’oppression façonnent l’expérience de la détresse et, dans le même temps, la réponse à cette détresse – y compris sous la forme d’une violence exercée envers soi-même et envers autrui.

In this article I argue that critical phenomenology, informed by critical race and intersectional scholarship, offers a useful lens through which to consider suicide and self-harm among men. To illustrate this, I draw on a narrative informed analysis of the accounts of 10 men who had experienced self-harm, read through Sara Ahmed’s queer phenomenology. Two themes are emphasised : gendered, raced, classed bodies that are (unexpectedly) stopped; and bodies that, despite being stopped, still “do” – enacting violence and control against self and other. Critical phenomenology can support much needed examination of the complex ways in which socioeconomic class, race, gender and age structure experiences of distress among different social groups. This approach enables a simultaneous examination of the way that privilege and oppression may shape both the experience of distress, and the way it is responded to – including through violence against the self, and against others.

In diesem Artikel argumentiere ich, dass die kritische Phänomenologie, die auf einer kritischen Herangehensweise an Abstammung und auf intersektionellen Studien basiert, einen aussagekräftigen Ansatz zum Verständnis von Suizid und Selbstverletzung bei Männern darstellt. Ich stütze mich auf die Analyse der Berichte über 10 Männer, die Selbstverletzung erlebt haben, die ich durch das Prisma von Sara Ahmeds queerer Phänomenologie untersuche. Aus dieser Studie ergeben sich zwei Hauptthemen : geschlechtsbezogene und von der Abstammung zugeordnete, klassifizierte Körper werden (abrupt) in ihrem Lebensverlauf unterbrochen; aber diese Körper, ungeachtet der Tatsache des so „verhaftet” Seins, handeln weiter und üben Gewalt und Kontrolle gegen sich selbst und gegenüber anderen aus. Die kritische Phänomenologie leistet somit einen Beitrag zur unverzichtbaren Untersuchung der Art und Weise, wie soziale Herkunft, Abstammung, Geschlecht und Alter sich ineinanderfügen um, je nach sozialen Gruppen, ein unterschiedliches Erleben von Not zu strukturieren. Dieser Ansatz ermöglicht es somit die Art und Weise zu untersuchen, wie soziales Privileg und Unterdrückung das Erleben von Not und zugleich die Reaktion auf diese Not – auch in Form von Gewaltausübung gegen sich selbst und andere – formen.

En este artículo sostengo que la fenomenología crítica, alimentada por una perspectiva crítica de la raza y los estudios interseccionales, ofrece una perspectiva útil para analizar el suicidio y la autolesión entre los hombres. Para ilustrarlo, realizo un análisis narrativo informado de los relatos de 10 hombres que se habían autolesionado, desde la fenomenología queer de Sara Ahmed. Se hace hincapié en dos temas : cuerpos con género, raza y clase son (inesperadamente) « detenidos »; y cuerpos que, a pesar de ser « detenidos », siguen « haciéndolo » – ejerciendo violencia y control contra uno mismo y contra los demás. La fenomenología crítica puede contribuir a un examen de las complejas formas en que la clase socioeconómica, la raza, el género y la edad estructuran las experiencias de angustia en los distintos grupos sociales. Este enfoque permite un examen simultáneo de la manera en que el privilegio y la opresión pueden dar forma tanto a la experiencia de la angustia como a la respuesta, incluso a través de la violencia contra uno mismo y contra los demás.

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