The socio-political satires of Serlo of Bayeux (An satira censes plus tela nocere vel enses ?) Les satires socio-politiques de Serlon de Bayeux (An satira censes plus tela nocere vel enses ?) En Fr

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29 septembre 2021

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Marie-Agnès Lucas-Avenel, « Les satires socio-politiques de Serlon de Bayeux (An satira censes plus tela nocere vel enses ?) », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.w2dq4i


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Résumé Fr

On attribue une dizaine poèmes à Serlon de Bayeux, composés entre 1079-1082 et 1113 (en tous les cas avant 1122). Quatre d’entre eux sont des attaques ad personam, visant Gilbert, abbé de Saint-Étienne de Caen : Serlon, propriétaire d’une terre d’Église, héritée de son père, en a été dépouillé par l’abbé, mais il est le protégé d’Odon, évêque de Bayeux. Dans deux autres poèmes, il défend les fils de prêtres et prêtres mariés dans une longue invective contre la réforme grégorienne ; dans deux autres encore, sous couvert de faire l’éloge de la vie de moniale choisie par Muriel à laquelle il adresse l’une des deux pièces, Serlon brosse un portrait épouvantable de la vie des femmes mariées, victimes de leurs époux, mais aussi de leur rang. Enfin, il n’épargne pas le pouvoir laïc lors du récit de la prise de Bayeux.La personnalité du chanoine de Bayeux, lui-même fils de prêtre, peut-être marié, ayant probablement fréquenté l’école de Caen et noué des liens avec l’Angleterre, a déjà été étudiée par Elisabeth van Houts, qui s’est intéressée à la réception de la réforme grégorienne en Normandie. C’est pourquoi, même si cette communication rappellera le contexte de composition indispensable à la compréhension des poèmes, on cherchera surtout à comprendre pourquoi et comment Serlon recourt à la satire. Outre que le poète espère être utile à Muriel par ses conseils, il entend utiliser le vers comme une arme puissante contre les persécuteurs. Variant le ton et les figures, puisant ses modèles chez les anciens ou réactivant des lieux communs au service d’un discours actuel, il pleure sur le sort des victimes dont il fait partie ou exalte la gloire de son protecteur, mais surtout il caricature, tourne ses puissants ennemis en ridicule et manie contre eux le trait avec une rare violence. L’étude de ces procédés rhétoriques et de la variété de ton du poète au service du plaidoyer, de l’éloge, comme de l’invective des politiques menées par des élites, amènera dès lors à s’interroger sur ce qu’ils peuvent révéler de la liberté du poète et de la réception de son œuvre dans la société de son temps.

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