2007
Cairn
Éric Alliez et al., « Défaire l'image », Multitudes, ID : 10670/1.w2et86
L’art contemporain est issu de la radicalisation d’une crise ouverte par l’art moderne (Manet, Seurat, Cézanne) concernant la double identité sensible de l’art puisqu’elle engage d’un même mouvement sa forme-image et sa forme-esthétique. Cette crise a conduit Matisse et Duchamp à « défaire l’Image » en tant qu’elle se définit par la Forme dans une manière de phénoménologie (ou de dialectique) du visible et de l’invisible (ou du dicible). Matisse lui oppose une énergétique vitaliste induisant un constructivisme expansif (à visée environnementale) des couleurs-forces qui substitue à l’esthétique une esthésique. Duchamp met en œuvre un constructivisme du signifiant, dont le nominalisme et le machinisme célibataire abolissent tout effet d’être de l’image-signe et donc tout faire-signe esthétique du monde (l’Inesthétique duchampienne).