2006
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Florent Villard, « La Chine (postmoderne) créée par le tourisme: Le tai-chi, l'opium, Mao et la techno », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.wcgycs
Cette étude discute des représentations contradictoires de la Chine imaginaire telle qu'elle est inventée par le discours touristique français : la représentation orientaliste traditionnelle d'une Chine mythique réifiée et intemporelle d'un côté, et la prise en compte, de plus en plus flagrante, non seulement d'une Chine moderne mais aussi contemporaine de l'autre. L'évocation récurrente par le discours touristique d'une Chine au présent, ambitieuse et agissante, n'est-elle cependant pas susceptible de déconstruire l'imaginaire orientaliste d'une Chine a-historique telle que la présentent les voyagistes ? Nous postulons que le discours touristique négocie cette contradiction par l'insistance qu'il met à donner une dimension postmoderne à la Chine. Adaptant leurs produits aux nouvelles réalités chinoises, les voyagistes substituent un “Orient postmoderne” à l'ancienne représentation d'un “Orient-passé”: la condition chinoise serait celle d'une “postmodernité orientale”, un monde de l'éternel présent, sans histoire mais contemporain. Ils vendent à leur clients l'utopie d'un monde apaisé, une modernité sans rupture qui n'aurait pas bouleversé les pratiques et cultures locales traditionnelles.