9 octobre 2019
Thomas Boucher et al., « Le balnéaire antique de Cinais (Indre-et-Loire) », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.wf4w07
Les bains antiques de Cinais (Indre-et-Loire) ont été mis au jour à l’occasion des travaux de terrassement d’un bassin d’assainissement de 450 m2. La présence en abondance d’éléments architecturaux et de mobilier a permis de stopper temporairement les travaux et de mettre en place une fouille exécutée par l’État dont la réalisation a été confiée à l’Inrap. Cette intervention a mis en évidence un ensemble thermal fréquenté du IIe au IVe s. ap. J.-C. Les deux premiers états des IIe-IIIe s. connaissent peu de modifications et montrent un bâtiment s’ouvrant sur une palestre et disposant d’une salle tiède au sud. L’hypocauste repose sur des pilettes et le programme de bain met en œuvre un circuit en ligne de type rétrograde. Au nord-ouest, on note la conservation très partielle d’un second ensemble thermal non daté. À la fin du IIIe s., un bassin d’immersion collectif est ajouté au premier ensemble avant qu’une large partie des salles et de la palestre soit touchée par un incendie. Les réfections et extensions datées précisément du tout début du IVe s. sont associées à l’abandon du système d’hypocauste sur pilettes au profit de canaux, mais le changement le plus important est la mise en place d’un parcours circulaire dextrogyre, un type relativement rare dans les provinces romaines. À cette date, les installations de bains atteignent une superficie de 95 m2.Les objets en relation avec le transport et le commerce sont largement illustrés : on relève la présence de pièces de harnachement, de poids de pesée, mais surtout de nombreuses monnaies. Ces éléments et la situation topographique du site laissent supposer que ces bains sont associés à une petite agglomération secondaire, en relation avec un carrefour routier et un point de rupture de charge sur la Vienne.