Réduire la Révolution en système ?

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7 juin 2017

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La Révolution française a suscité d’innombrables comptes rendus et commentaires. Si ces textes expriment les désordres révolutionnaires, multipliant par exemple les métaphores naturelles comme « effervescence », « commotion » ou « orages », ils constituent aussi des tentatives de remettre de l’ordre. Le récit des faits restitue un ordre chronologique en présentant un déroulement linéaire du processus révolutionnaire. Les textes qui aspirent à un ordre scientifique vont plus loin. Envisageant la nature comme un désordre apparent que l’on peut ramener à l’ordre si l’on en découvre les lois, ils font des sciences de la nature le modèle qui permettrait de réduire la Révolution en système, c’est-à-dire de l’expliquer par des éléments simples et liés les uns aux autres. Est-ce à dire que le désordre révolutionnaire a entraîné, sur le terrain d’une science politique qui s’invente et se cherche, un retour en grâce de l’esprit de système ? Le projet de réduire la Révolution en système est très largement exprimé par des auteurs que tout semble opposer. Les raisons de cette vogue sont contradictoires : au prestige des sciences naturelles qui influence tous les auteurs s’ajoutent l’engagement rationaliste des uns et plus encore les partis pris conservateurs des autres. Pourtant, ces projets sont rarement menés à bien : le désir de système est contrebalancé par un renouveau de la critique de l’esprit de système.

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